Quatre organisations non gouvernementales de défense des droits de l’Homme ont réitéré, lundi 14 juin, « leurs vives préoccupations » quant à la situation des droits de l’Homme en Algérie, dans une lettre adressée aux responsables de l’Union européenne (UE).
La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) et le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie (CFDA) ont exprimé leurs inquiétudes la veille de la tenue mardi 15 à Bruxelles du 5e conseil d’association UE-Algérie.
Ces organisations rappellent notamment le maintien depuis 1992 de l’état d’urgence « contraire à la Constitution algérienne et régulièrement utilisé pour restreindre l’exercice des droits de l’Homme en Algérie et notamment pour entraver l’exercice effectif de la liberté de réunion et de manifestation pacifique des organisations non gouvernementales indépendantes ».
Les quatre ONG ont également publié un rapport sur la « mal vie » en Algérie. Selon elles, le contexte actuel algérien est « celui de la misère économique et social d’un peuple vivant dans un pays doté de richesses et de ressources naturelles considérables ». « Cette situation est due à une corruption généralisée et à l’inégale répartition des richesses ».
Les quatre organisations estiment que les « importantes grèves qui ont eu lieu en Algérie au cours de ces derniers mois dans tous les secteurs témoignent de l’insatisfaction de nombreux travailleurs quant à leurs conditions de travail et de vie ». Elles citent les grèves des médecins, enseignants, fonctionnaires, cheminots, sidérurgistes. « La manière dont ces grèves ont été réprimées par les autorités montre que les libertés syndicales et le droit de grève sont en danger en Algérie », ont-elles ajouté.
Dans leur document, ces organisations dressent un tableau noir des droits de l’homme en Algérie. Elles rapportent, avec exemples, « les atteintes aux libertés d’association et de réunion pacifique des organisations de défense des droits de l’Homme, l’interdiction d’organiser des manifestations à Alger en vigueur depuis 2001, le refus des autorités d’accorder des autorisations à certaines associations et les campagnes de harcèlement et d’intimidations à l’encontre des journalistes et militants des droits de l’homme ». Les organisations signataires de la lettre ouverte s’inquiètent « de l’absence de définition d’objectifs concrets concernant les droits de l’Homme dans le cadre des relations UE-Algérie ». Dans ce contexte, les quatre ONG demandent à l’UE de donner toute la valeur à son engagement pour la promotion et la protection des droits de l’Homme et pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme en Algérie.