Dans son infini égarement pour tenter de sauver sa peau et ce qui peut l’être encore de son régime terni et finissant, Bouteflika vient d’enrichir son patrimoine génétique de faussaire politique non pas d’une seule queue de rat pour tromper encore et toujours les Algériens mais de trois grosses queues du même rongeur: dits sous cape, les trois Amar, de fait les trois Zammar; Saïdani, Ghoul et Benyounès dont le plus petit dénominateur commun qui les lie au pouvoir et, surtout à eux-mêmes, reste la haute corruption et, bien plus, la boulimie sans fin de toujours brouter et à volonté, dinars, dollars, euros et privilèges protéiformes. Impunément.
Toute l’Algérie connait par le détail ce commerce de cour et le pourquoi des allégeances sans faille sans cesse renouvelées aux suzerains du jour ; saigneurs régnants de l’Algérie meurtrie.
C’est pourquoi, ils font de la survie du pouvoir bouteflikien qui les a fabriqués et gonflés, leur priorité absolue d’existence politique et l’unique moyen de sauver leurs têtes. Ils se débattent et s’agitent maintenant comme des beaux diables parce qu’ils se savent condamnés quels que soient les nouveaux pouvoirs à venir. Sauf si le pouvoir de la secte d’Oujda devait s’accrocher à tout prix au pouvoir et dans n’importe quelle posture : debout, assis, couché, en chaise roulante, en fauteuil, en civière, aphone ou logorrhéique, semi ou entièrement paralysé, en pyjama, en jogging, en robe de chambre ou en kimono, ils veulent absolument le maintenir en poste et à n’importe quel prix. Quitte à en faire une poupée de cire et de cirque. Ils ont déjà réussi à lui faire soulever tout seul, un énorme gâteau de deux grammes et lui faire bouger le petit doigt de la main gauche ! Un vrai miracle. Mieux et plus qu’au cirque.
La dernière arme de Bouteflika ; un pet de nonne dans l’eau !
Il est tout de même inquiétant de voir des voyous squattant indûment et impunément le pouvoir, délivrer d’eux-mêmes, enfin, la dernière image que le peuple algérien et le monde entier retiendront d’eux : Une bande de petits malfrats s’invectivant copieusement, s’insultant et s’envoyant mutuellement à longueur de discours, des volées de bois vert et des noms de crapauds rares que la lexicographie politique ne connaissait pas à ce jour. Le langage politique officiel entre hauts responsables en poste et en campagne pour se maintenir à tout prix au pouvoir, se mesure désormais et publiquement à l’aune de l’injure et de l’outrance de charretiers pressés ; crachant et s’insultant de partout en mauvais palefreniers d’écurie. Chacun découvrant dans la bouche de l’autre, sa propre nudité de voyou effrayé à l’imminence suggérée des évictions et des procès attendus. Si Amar ! D’où vous viennent tous ces milliers de milliards et ce nouveau verbe haut, inquisiteur et menaçant, cette nouvelle posture digne du premier rôle du film d’Ettore Scola "Affreux, sale et Méchant" ? Un rôle qui vous va si bien, Si Amar ! D’où vous viennent, petits Amars de pacotilles, ces villas somptueuses en Algérie et à l’étranger ? Ces grosses entreprises d’import import aux noms de prête-noms familiaux ? D’où viennent alors ces colossales fortunes au petit, modeste et inconnu petit agent de sécurité de Naftal que vous étiez ? De votre travail ? Oui, sûrement ! Mais lequel ? Même les mafias et camorras réunis seraient éblouis et interloqués par vos prouesses de prédateur nyctalope ; pouvant voir et dénicher dans le noir et le glauque absolu, les niches de butins et de bien publics à chaparder. En cela, vous rejoignez les records inégalés des détournements du clan régnant ; les Boutef et Chakib Khelil en tête.
Ainsi, M. Amar Saïdani dont toute la presse privée et non corrompue aura souligné le seul et mauvais talent de troubadour de souk, de joueur d’épaules et de chaud gallal, Brerhi par défaut, se retrouve brutalement projeté aux premières loges de l’actualité politique nationale. D’où vous vient cette audace, toute nouvelle, d’interpeler, de sermonner et de ridiculiser un chef de gouvernement en poste ? D’où vous vient ce tout nouveau pouvoir régalien d’accuser l’un des plus hauts personnages de l’Etat algérien, le général de corps d’armée Mohamed Médiène, l’incriminant ouvertement d’outrepasser ses prérogatives en s’immisçant dans les affaires de la justice, des médias, des partis et du pouvoir politique ? D’où vous vient ce tout nouveau pouvoir exorbitant d’interpellation et de remontrance à l’endroit d’un général dont vous n’espériez même pas une audience de son troisième secrétaire ? D’où vous vient Monsieur, cette nouvelle audace d’un Zorro libérateur de la société civile algérienne, vous qui présidiez une assemblée de clercs et de florentins fantoches élus par l’urne bourrée et truquée ? Vous qui trembliez à la simple vue d’un caporal du DRS venu vous interroger at. Home sur vos colossales fortunes? Qui vous a gonflé à ce point, le biberon de Saïd ? Pour faire du petit chat craintif que vous êtes, un gros tigre rugissant et menaçant maintenant tout ce qui sort du rang des thuriféraires et des frotte-manche des Bouteflika ? Qui aurait imaginé un seul instant que le petit danseur de Souk de Oued Souf, rasant et raclant les murs du pouvoir il y a moins de six mois, implorant des pardons et des magnanimités impossibles pour s’éviter la prison, devienne maintenant ce haut personnage d’Etat transformé par un curieux miracle bouteflikien en centre du monde et en nouveau nombril du vrai pouvoir algérien ? Très curieusement, M. Saïdani parle exactement comme parle en privé le petit Saïd, le dauphin régnant : « En pyjama, en robe de chambre, en chaise roulante, en civière, debout ou couché, nous resterons au pouvoir, quoi qu’il advienne ! » Ainsi s’éclatait le président de l’ombre dans ses rares moments de lucidité éthylique. Lui qui a cette puissante vacuité d’être à la fois à la Closerie, à El-Mouradia, au FLN et à l’ENTV n’aura eu aucune difficulté à apprivoiser ce bouffon qui fanfaronne en tirant très fort sur les nouvelles et grossières bretelles made in FLN offertes par les Bouteflika aux abois.
Et c’est ainsi que se répand aussi et s’alimente en fiel Saïdien, le sieur Saïdani à expliquer à ses auditoires du jour, l’urgente nécessité de mettre fin à cinquante ans de pouvoir militaire. Mais pas ça, pas vous, M. Saïdani ! Pas vous et encore moins vos employeurs, n’avez les moyens, la légitimité et le droit moral de jeter et de contester ce pouvoir militaire qui vous a fabriqués comme on fabrique toujours, ici et ailleurs, des servants et des bouffons de cirque jetables et recyclables à volonté. N’est-ce pas, par trois fois consécutives, les militaires régnants qui vous ont fait rois, vous et vos maîtres employeurs ? Mais, comme tous les bouffons pressés, Si Amar, dit le drabki, aura, lui aussi, la mémoire courte et l’appétit bien gros. Il mettra Tewfik au pas, à la retraite ou à la caserne jure-t-il, sans la moindre retenue, à qui veut bien l’entendre et bien plus à l’adresse de ces nouvelles ouailles du FLN terrorisées à l’idée de perdre ses faveurs et ses généreuses largesses avec l’argent public volé.
Et si on faisait la guerre au Maroc ? Mais que fera-t-on l’après midi ?
Et c’est apparemment ce que les M’Khakh ont trouvé comme diversion et leurre patriotique pour faire « élire » Bouteflika président de la RADP, même sur une civière ou en pyjama. La trouvaille n’est cependant ni tout à fait sotte ni nouvelle. Car, il est bien connu depuis la nuit des temps que lorsque ça sent mauvais et ça pue chez soi, on est toujours tenté d’ouvrir la fenêtre sur son voisin. C’est la première tentation des régimes chancelants et finissants. C’est pourquoi se susurre dans les cercles fermés bouteflikien l’option stupide et idiote de faire la guerre au Maroc pour régler tous les problèmes de l’Algérie ; au moins trois. 1/ Donner le pouvoir à la fratrie Bouteflika pour l’éternité 2/ Donner aux Algériens frustrés le sentiment d’être les plus forts 3/ Occuper et divertir ces régiments fatigués d’attendre et qui commencent à lorgner du côté des magouilles des grands chefs de la capitale. Mais l’option guerrière avec le Maroc ne suscite pas que des adhésions imbéciles. Il y a d’abord l’opposition de ces jeunes et fiers officiers Algériens qui vous diront qu’ils ne feront pas la guerre au Maroc parce qu’ils risquent de s’ennuyer l’après midi. Il y a ensuite l’écrasante majorité sinon la totalité du peuple algérien qui s’opposera de faire la guerre au peuple frère marocain, il y aura enfin l’avis des rois et roitelets du Khalidj qui intimeront vite à leur servant d’El-Mouradia l’ordre d’arrêter son cinéma. C’est pourquoi la guerre contre le Maroc n’aura pas lieu. Et tant mieux. Le plus gros, le plus vieux et le plus riche soldat du monde encore en poste.
Cette guerre impossible avec le Maroc, aurait eu, tout de même, la curieuse pédagogie cognitive de nous révéler les réelles capacités de nos généraux en poste.
Sont-ils aussi forts et performants en stratégie et tactique militaire comme ils le sont en affaires et buisines divers ? Et ce gros et gras maréchal algérien (130 kg) que les ambassadeurs Français et américains en poste à Alger (Bernard Bajolet et Robert Ford) ne tenaient pas spécialement en haute estime et qu’ils qualifiaient ouvertement d’officier supérieur le plus corrompu des généraux algériens (Wikileaks et El-Païs du 25 janvier 2008) comment aurait-il conduit les armées algériennes du haut de ses 80 ans ? Comment aurait-il contenu les hordes affamés et humiliés du Makhzen gonflés à bloc par la propagande de Sidhoum ?
On retiendra surtout des pitreries de Saïdani et des gesticulations de ses pairs et compétiteurs en course pour la conservation du pouvoir, une superbe et juste définition du profil du candidat présidentiable telle que nous la décrit Salah, 30 ans, jeune postulant à la prochaine magistrature suprême. Il dit sans rien écrire :
Moi Salah, simple citoyen de Hassi-Bakhta, petit agent de Sonatrach, je présente un meilleur CV et un meilleur background que tous les heureux prétendants passés.
Moi, petit Salah d’El-Khroub, j’ai fait cinq années d’école fondamentale, trois comités de soutien et deux marches de protestations. Moi, petit Salah de 30 ans, je n’ai jamais volé, torturé, emprisonné ou tué pour être ou rester président. Est-ce le cas de MM Ben Bella, Boumediene, Chadli ou Bouteflika ? J’ai été plus longtemps à l’école qu’eux, j’ai milité plus longtemps qu’eux et, pour dire l’essentiel, je n’ai volé ni tué personne pour arriver ou me maintenir au pouvoir. Moi, petit Salah sorti de partout et de rien, j’affirme ici ce que j’ai appris d’Amar Saïdani, l’homme aux sept V mérités (Veule, Vile, Voleur, Vaurien, Vendu, Voyou et Véreux) que n’importe quel Algérien ordinaire, par son intégrité, sa moralité, son instruction et sa probité est supérieur à tous ces cornichons qui nous sollicitent, et donc éligible à la fonction présidentielle bien avant et bien mieux que tous ces crapauds officiels rassemblés pour le seul malheur de ce pays. Moi petit candidat de 30 ans d’Aokas, de Bir Ghbalou, d’Aïn Tédelès, d’Akbou, de Ténès, de Béni Yenni, de Sour, de Tiaret ou Guelma, d’Ighil Imoula ou de Tarf, en fait de nulle part et de toutes les Algérie vraies vivantes et propres. Je jure de vous représenter et de porter vos voix. Parce que je vis et souffre exactement comme vous. Pas eux, jamais ! Ils mentent, volent et tuent nos vies. Bouteflika en tête.
C’est pourquoi, à la prochaine présidentielle de 2014 nous voterons tous Salah !
Mohamed Abassa