Depuis début avril, les déplacements des diplomates étrangers, notamment occidentaux, en Algérie sont soumis à de fortes restrictions. Dans une note adressée le 1er avril à toutes les représentations étrangères et dont TSA a eu connaissance, le ministère des Affaires étrangères limite aux seuls ambassadeurs, consuls et chefs de missions économiques la possibilité d’effectuer des déplacements à l’extérieur d’Alger après avoir obtenu préalablement une autorisation écrite des autorités algériennes. Les autres diplomates, y compris par exemple les responsables de la coopération au sein des ambassades, ne sont plus autorisés à sortir d’Alger.
La décision algérienne a provoqué le mécontentement de plusieurs pays occidentaux. Les Espagnols et la représentation de l’Union européenne seraient particulièrement remontés contre la décision alors que les Français évitent de la critiquer pour ne pas envenimer des relations déjà difficiles entre Alger et Paris.
Officiellement, la mesure algérienne a été prise pour des raisons financières liées à la situation sécuritaire dans le pays. Chaque déplacement de diplomate étranger à l’extérieur d’Alger nécessite en effet une escorte des forces de sécurité. Depuis quelques années, ces escortes représentent un coût important pour l’Etat. Et le gouvernement ne voit pas l’utilité de financer indirectement les activités des représentations diplomatiques étrangères en Algérie.
Mais cette décision cacherait aussi une arrière-pensée politique. En limitant le mouvement des diplomates étrangers à l’extérieur d’Alger, le gouvernement les empêche d’aller à la rencontre des difficultés de l’Algérie profonde. Cette restriction va aussi permettre d’exercer un meilleur contrôle sur l’information concernant le pays.
TSA