Du côté d’Alger, le désarroi est à son comble. Le niveau d’alerte également, surtout après l’ébruitement d’une information faisant état de préparation de jeunes algériens d’un sit-in devant la soi-disant ambassade du Polisario à Alger, pour appeler leur pays à lever la main sur la fausse «cause sahraouie», et cesser toute aide financière au front qui continue d’obérer le budget général algérien avec ce que cela implique en termes de répercussions sur le commun des pauvres contribuables.
Parallèlement à ce nouveau développement, un récent rapport des renseignements algériens a tiré la sonnette d’alarme sur l’hémorragie des retours au Maroc des séparatistes repentis. A cet égard, des sources se basant sur le rapport des services algériens indiquent qu’une trentaine de cadres du Polisario ont été rappelés à Alger.
Ces cadres, membres du soi-disant «Conseil national sahraoui», subiront pendant 15 jours d’intenses stages de formation, l’objectif étant de réfléchir sur les moyens sécuritaires et politiques de dissiper le malaise grandissant d’une population séquestrée livrée à elle-même et partant juguler la vague des ralliés, sachant que 500 Sahraouis marocains ont réussi à regagner leur mère patrie en l’espace d’un seul mois. Au programme de ce stage, près de 15 travaux en ateliers pour former les 15 cadres aux techniques de la propagande. Des «militants» de partis algériens auront été chargés de les former aux techniques oratoires, sans compter le volet sécuritaire de la question qui a été confié aux services des renseignements.
Ces développements interviennent après l’échec retentissant essuyé fin avril à New York par le Polisario, lors de la réunion du Conseil de sécurité. Le rejet de l’élargissement du mandat de la Minurso au monitoring des droits de l’Homme a suscité la colère des dirigeants algériens, qui voient d’un œil inquiet la piètre prestation de cadres séparatistes plus intéressés par les dividendes de l’aide humanitaire que par ce fameux «droit du peuple sahraoui à l’autodétermination». Une récente déclaration d’Ahmed Boukhari, représentant du Polisario auprès des Nations unies, en dit long sur cette réalité. «Personnellement, j’ai obtenu la nationalité américaine et cela m’importe plus que la cause sahraouie», a martelé le diplomate séparatiste, au grand dam de Mohamed Abdelaziz et d’un pouvoir algérien plus que jamais préoccupé par la déconfiture du front séparatiste. Un constat que vient de confirmer l’Institut européen des études stratégiques, basé à Bruxelles. Cet institut a certifié, lors d’une conférence jeudi à la capitale belge, ce «délitement» avéré du Polisario. L’institut présidé par Claude Moniquet a également mis en garde contre une probable conversion du Polisario à l’activité terroriste. «Les liens entre le délitement du Polisario et le développement du terrorisme au Sahel sont de plus en plus étroits et l’effondrement de ce mouvement alimente l’activité de l’Organisation Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)», estime l’Institut européen.
Jeudi également, des centaines de Marocains ont manifesté, devant le siège du Parlement européen à Strasbourg (Est de la France), pour exprimer leur « soutien inconditionnel » et leur « adhésion complète » au projet d’autonomie proposé par le Maroc comme solution au conflit artificiel du Sahara.