Les chefs d'entreprises algériens ne sont plus les seuls à critiquer les blocages dont souffre l'économie nationale depuis quelques mois. Pour la première fois, c'est un groupe étranger qui émet des critiques sur la politique économique du gouvernement.
Mardi, le géant pétrolier américain Weatherford a publié ses résultats financiers pour le premier trimestre 2010, accompagnés d'une série de commentaires sur ses activités à travers le monde dont l'Algérie.
Dans le cas de l'Algérie, Weatherford évoque « un climat atone du à des facteurs politiques ». Comprendre : les problèmes politiques pèsent sur le climat des affaires dans le pays. Weatherford est présent en Algérie depuis quelques années où il a remporté de nombreux contrats avec Sonatrach et ses filiales.
C'est la première fois depuis l'entrée en vigueur de la loi de finances complémentaire (LFC) 2009, en juillet dernier, qu'un groupe étranger critique publiquement la politique du gouvernement algérien. « Il attaque de façon frontale le gouvernement algérien, ce qui est rare pour un groupe de cette taille. Généralement, ces entreprises sont prudentes dans leurs commentaires qui sont lus et analysés par les milieux financiers du monde entier. Ce type de commentaires traduit un ras-le-bol », explique un analyste financier interrogé par TSA.
Depuis l'entrée en vigueur de la LFC2009, les critiques sur la politique économique du gouvernement se multiplient à l'étranger et en Algérie. Le 13 avril, lors d'une rencontre-débat à Alger, le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Réda Hamiani, avait critiqué une politique économique marquée « par le gonflement exponentiel du budget de l'Etat ». Il avait également qualifié de mauvaise solution « l'orientation prise vers un retour graduel à la gestion administrée des importations ». Plusieurs autres patrons du FCE ont également émis des critiques lors de la même rencontre.
TSA