La chute du prix du baril ne remet pas en cause le boom pétrolier de l’Amérique du Nord, constate l’Opep dans un rapport publié jeudi. La demande pour le brut produit par le cartel ne devrait reprendre qu’après 2018-2019.
Le boom pétrolier de l’Amérique du Nord n’est pas remis en cause par la chute du prix du baril, constate jeudi l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui laisse entendre que la situation de surproduction actuelle pourrait perdurer encore deux ans.
La faiblesse relative de la demande devrait donc se traduire par une baisse de la demande de bruts de l’Opep, estimée à 28,2 millions de barils par jour (bpj) en 2017 contre 30 millions aujourd’hui. Si ce scénario se confirme, l’organisation devra arbitrer entre deux options: réduire sa production qui avoisine actuellement 31 millions de bpj, ou se préparer à affronter durablement une période de prix bas. « Depuis juin 2014, les prix du pétrole ont subi une réduction marquée, touchant des niveaux encore inférieurs à ceux de la crise de 2008, et pourtant l’offre non-Opep montre encore des signes de croissance », explique le projet de rapport.
Le prix du baril de Brent, qui avait atteint 115 dollars en juin 2014, a plongé ensuite, plombé par l’essor de la production de pétrole de schiste américain et par la décision de l’Opep, en novembre dernier, de maintenir sa production . Une décision qui visait à préserver les parts de marché du cartel et là faire baisser la production d’or noir nord-américaine, dont les prix de revient sont supérieurs aux siens. Mais cette stratégie a échoué, le pétrole de schiste se montrant plus résistant qu’attendu. Le Brent se traitait jeudi autour de 62,75 dollars le baril, il était tombé sous 47 dollars début janvier. Demande, pas d’embellie pour le cartel avant 2019
« Globalement, pour les gisements non-Opep déjà en production, même un contexte de prix bas marqués ne conduira pas à une baisse de la production car les producteurs à coûts élevés chercheront toujours à couvrir une partie de leurs coûts d’exploitation », constate le rapport.
Il ajoute que l’évolution des technologies d’extraction du pétrole et du gaz de schiste devrait permettre une croissance globale de 6% par an et contribuer à hauteur de 45% à la croissance de la production énergétique d’ici à 2035. «Les ressources liquides mondiales sont suffisantes pour couvrir toute hausse prévisible de la demande au cours des prochaines décennies », estime l’Opep.
Quid de ses propres débouchés ? « D’ici à 2019, l’offre de brut de l’Opep, à 28,7 millions de bpj, sera encore inférieure à son niveau de 2014 ». Et la demande pour le pétrole du cartel ne devrait commencer à augmenter qu’après 2018-2019, pour atteindre près de 40 millions de bpj d’ici à 2040.