Au Salon de l'aéronautique londonien de Farnborough (14-20 juillet), le Maroc a signé deux conventions d'investissements de 45 millions d'euros dans le secteur de l'industrie aéronautique. Avec, à la clé, la création de 500 emplois au moins.
Le ministre marocain de l'industrie et du commerce, Moulay Hafid Elalamy, ex-patron de la Confédération générale des entrepreneurs marocains (CGEM), est revenu de sa visite au salon de l'aéronautique de Farnborough (banlieue de Londres), avec dans ses bagages, deux importantes conventions. L'une signée avec Aerolia, filiale de l'avionneur européen Airbus, l'autre avec l'équipementier aéronautique Alcoa, qui compte 200 sites d'assemblage dans le monde. Un communiqué de l'agence Business Wire (BSW), indique que pour la première convention, Aerolia engagera 40 millions d'euros d'investissement et créera, dans une première phase, 500 emplois et un nombre équivalent en emplois induits. L'activité de l'unité sera principalement axée sur l'assemblage de gros sous-ensembles et de complexes d'aérostructures.
Avec un chiffre d'affaires de 1,5 milliard de dollars, Aerolia, compte ainsi développer un second pôle de croissance et de compétitivité en s'implantant au Maroc pour y déployer son modèle de ''supply chain'' locale et intégrée. Quant à la convention signée avec Alcoa, elle porte sur la montée en puissance d'une partie des activités de l'entreprise, basées à Bouskoura (banlieue de Casablanca), plateforme de l'industrie aéronautique au Maroc.
BOUSKOURA, PLATEFORME AÉRONAUTIQUE
Alcoa, qui a délocalisé sa division AFS (Alcoa Fastening Systems) à Bouskoura, va injecter 4,6 millions d'euros dans cette unité, qui emploiera 250 personnes. Le Maroc est devenu le seul pays maghrébin et un des rares pays africains à s'être lancé dans l'industrie aéronautique. Il fabrique et fournit des pièces détachées pour les avionneurs Airbus, Boeing, ou encore Dassault aviation. Le canadien Bombardier a déjà installé en 2013 une usine dans la zone industrielle de Casablanca. Le secteur aéronautique au Maroc emploie près de 10.000 personnes et ses exportations, en fait pour les donneurs d'ordre du secteur dont les filiales des groupes aéronautiques, représentent 5% du total des exportations marocaines. Son chiffre d'affaires est de 800 millions d'euros.
UN SITE DE PRODUCTION DE COMPOSANTS AÉRONAUTIQUES
Il s'agit d'y implanter un site de production de composants aéronautiques. Le projet a été signé par Cédric Gautier, PDG d'Aerolia, Moulay Hafid Elalamy, ministre marocain de l'Industrie et Hamid Benbrahim El Andaloussi, président de Midparc SA et également du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS).
"A ce stade, il s'agit encore d'un MOU sur lequel nous devrons encore beaucoup travailler sur le contenu avant de concrétiser ce projet", indique à L'Usine Nouvelle Philippe Le Gregam, directeur de la communication d'Aerolia. La presse marocaine évoque un investissement de l'ordre de 40 millions d'euros pour un effectif à terme de 500 personnes mais ces chiffres n'ont pas encore été confirmés par Aerolia.
L'entreprise qui a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 1,56 milliard de dollars est un des principaux fournisseurs en éléments de structure d'Airbus. L'entreprise a failli être cédée par sa maison mère en 2010 avant que celle-ci ne se ravise début 2011.
PLUSIEURS USINES EN FRANCE ET À L'ÉTRANGER
Basée à Toulouse Aerolia dispose de plusieurs usines en France (Saint-Nazaire, Méaulte...) et à l'étranger (Turquie, Québec, Allemagne, Chine...) dont un important site en Tunisie qui a ouvert mi-décembre 2010 au moment même du déclenchement de la révolution tunisienne. Comme d'autres entreprises, à la suite de cette révolution et de l’effervescence politique qui a suivi, l'industriel y a connu une succession de conflits sociaux, alimentant même les conjectures sur sa volonté de rester en Tunisie ou non. Pourtant, "avec ce projet au Maroc, il ne s'agit absolument pas de fermer ou de remettre en cause notre site en Tunisie mais plutôt de diversifier nos implantations", selon Philippe Le Gregam.
Implanté à 25 kilomètres au sud de Tunis sur la zone industrielle de M'Ghira, Aerolia y emploie 800 salariés. La société y réalise de l'assemblage de composants métalliques destinés aux appareils A320 et A330, notamment des pointes avant et éléments de fuselage avant. Aerolia s'est même constitué un véritable "parc aéronautique" puisque 7 de ses fournisseurs dont Figeac Aéro ou Mecahers sont implantés à proximité immédiate de ce site tunisien pour le fournir en composants. Ce schéma de supply chain intégrée pourrait être reproduit au Maroc.
PLUSIEURS PHASES D'INVESTISSEMENT
Si l'entreprise ne remet pas en cause son site de Tunis, elle y avait néanmoins programmé plusieurs phases d'investissement. Le projet marocain pourrait ainsi venir en substitution d'une éventuelle extension en Tunisie, pays pourtant nettement moins cher en termes de salaires et de coût du foncier que le Maroc.
Cette annonce si elle se confirme sera en tout cas bienvenue pour le royaume chérifien qui ces dernières années a déployé une politique volontariste pour devenir une plateforme de sous-traitance aéronautique low-cost aux portes de l'Europe avec qui il est relié par camion via les ferries du Détroit de Gibraltar.
Selon le GIMAS, le secteur aéronautique au sens large emploie déjà environ 10 000 personnes au Maroc et réalise 1 milliard de dollars d’exportations.
Plusieurs grands noms du secteur comme Airbus, Dassault, Daher ou encore Safran et sa filiale Aircelle ont implanté des usines dans le royaume ces dernières années, essentiellement à Casablanca et Tanger.
UNE INSTITUTION DE FORMATION POUR OPÉRATEURS ET TECHNICIENS
Côté infrastructures, les pouvoirs publics et le GIMAS mettent le paquet pour favoriser cet essor de l'aéronautique. Pour pallier le déficit de compétences, ils ont créé l'Institut des métiers de l'aéronautique (IMA), une institution de formation pour opérateurs et techniciens située à Nouaceur près de l'aéroport Mohammed V de Casablanca avec le soutien financier de la coopération française (AFD).
A cela s'est ajouté depuis 2013, la création de la zone franche Midparc (63 ha) elle aussi à Nouaceur où les entreprises bénéficient d'une exemption d'impôts sur les sociétés pendant 5 ans. Celle-ci accueille déjà une usine de composants aéronautiques du groupe Bombardier qui doit ouvrir à la fin de l'année et sur laquelle le canadien a promis 200 millions de dollars d'investissement et 800 emplois d'ici à 2020. Sur Midparc plusieurs projets plus modestes sont d’ores et déjà programmés dont le transfert et l’extension de l'usine marocaine de l'américain Eaton ou encore une usine de fixation du groupe Alcoa pour 4 millions d'euros qui a été confirmé sur le salon de Farnborough.
Avec un chiffre d'affaires de 1,5 milliard de dollars, Aerolia, compte ainsi développer un second pôle de croissance et de compétitivité en s'implantant au Maroc pour y déployer son modèle de ''supply chain'' locale et intégrée. Quant à la convention signée avec Alcoa, elle porte sur la montée en puissance d'une partie des activités de l'entreprise, basées à Bouskoura (banlieue de Casablanca), plateforme de l'industrie aéronautique au Maroc.
BOUSKOURA, PLATEFORME AÉRONAUTIQUE
Alcoa, qui a délocalisé sa division AFS (Alcoa Fastening Systems) à Bouskoura, va injecter 4,6 millions d'euros dans cette unité, qui emploiera 250 personnes. Le Maroc est devenu le seul pays maghrébin et un des rares pays africains à s'être lancé dans l'industrie aéronautique. Il fabrique et fournit des pièces détachées pour les avionneurs Airbus, Boeing, ou encore Dassault aviation. Le canadien Bombardier a déjà installé en 2013 une usine dans la zone industrielle de Casablanca. Le secteur aéronautique au Maroc emploie près de 10.000 personnes et ses exportations, en fait pour les donneurs d'ordre du secteur dont les filiales des groupes aéronautiques, représentent 5% du total des exportations marocaines. Son chiffre d'affaires est de 800 millions d'euros.
UN SITE DE PRODUCTION DE COMPOSANTS AÉRONAUTIQUES
Il s'agit d'y implanter un site de production de composants aéronautiques. Le projet a été signé par Cédric Gautier, PDG d'Aerolia, Moulay Hafid Elalamy, ministre marocain de l'Industrie et Hamid Benbrahim El Andaloussi, président de Midparc SA et également du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS).
"A ce stade, il s'agit encore d'un MOU sur lequel nous devrons encore beaucoup travailler sur le contenu avant de concrétiser ce projet", indique à L'Usine Nouvelle Philippe Le Gregam, directeur de la communication d'Aerolia. La presse marocaine évoque un investissement de l'ordre de 40 millions d'euros pour un effectif à terme de 500 personnes mais ces chiffres n'ont pas encore été confirmés par Aerolia.
L'entreprise qui a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 1,56 milliard de dollars est un des principaux fournisseurs en éléments de structure d'Airbus. L'entreprise a failli être cédée par sa maison mère en 2010 avant que celle-ci ne se ravise début 2011.
PLUSIEURS USINES EN FRANCE ET À L'ÉTRANGER
Basée à Toulouse Aerolia dispose de plusieurs usines en France (Saint-Nazaire, Méaulte...) et à l'étranger (Turquie, Québec, Allemagne, Chine...) dont un important site en Tunisie qui a ouvert mi-décembre 2010 au moment même du déclenchement de la révolution tunisienne. Comme d'autres entreprises, à la suite de cette révolution et de l’effervescence politique qui a suivi, l'industriel y a connu une succession de conflits sociaux, alimentant même les conjectures sur sa volonté de rester en Tunisie ou non. Pourtant, "avec ce projet au Maroc, il ne s'agit absolument pas de fermer ou de remettre en cause notre site en Tunisie mais plutôt de diversifier nos implantations", selon Philippe Le Gregam.
Implanté à 25 kilomètres au sud de Tunis sur la zone industrielle de M'Ghira, Aerolia y emploie 800 salariés. La société y réalise de l'assemblage de composants métalliques destinés aux appareils A320 et A330, notamment des pointes avant et éléments de fuselage avant. Aerolia s'est même constitué un véritable "parc aéronautique" puisque 7 de ses fournisseurs dont Figeac Aéro ou Mecahers sont implantés à proximité immédiate de ce site tunisien pour le fournir en composants. Ce schéma de supply chain intégrée pourrait être reproduit au Maroc.
PLUSIEURS PHASES D'INVESTISSEMENT
Si l'entreprise ne remet pas en cause son site de Tunis, elle y avait néanmoins programmé plusieurs phases d'investissement. Le projet marocain pourrait ainsi venir en substitution d'une éventuelle extension en Tunisie, pays pourtant nettement moins cher en termes de salaires et de coût du foncier que le Maroc.
Cette annonce si elle se confirme sera en tout cas bienvenue pour le royaume chérifien qui ces dernières années a déployé une politique volontariste pour devenir une plateforme de sous-traitance aéronautique low-cost aux portes de l'Europe avec qui il est relié par camion via les ferries du Détroit de Gibraltar.
Selon le GIMAS, le secteur aéronautique au sens large emploie déjà environ 10 000 personnes au Maroc et réalise 1 milliard de dollars d’exportations.
Plusieurs grands noms du secteur comme Airbus, Dassault, Daher ou encore Safran et sa filiale Aircelle ont implanté des usines dans le royaume ces dernières années, essentiellement à Casablanca et Tanger.
UNE INSTITUTION DE FORMATION POUR OPÉRATEURS ET TECHNICIENS
Côté infrastructures, les pouvoirs publics et le GIMAS mettent le paquet pour favoriser cet essor de l'aéronautique. Pour pallier le déficit de compétences, ils ont créé l'Institut des métiers de l'aéronautique (IMA), une institution de formation pour opérateurs et techniciens située à Nouaceur près de l'aéroport Mohammed V de Casablanca avec le soutien financier de la coopération française (AFD).
A cela s'est ajouté depuis 2013, la création de la zone franche Midparc (63 ha) elle aussi à Nouaceur où les entreprises bénéficient d'une exemption d'impôts sur les sociétés pendant 5 ans. Celle-ci accueille déjà une usine de composants aéronautiques du groupe Bombardier qui doit ouvrir à la fin de l'année et sur laquelle le canadien a promis 200 millions de dollars d'investissement et 800 emplois d'ici à 2020. Sur Midparc plusieurs projets plus modestes sont d’ores et déjà programmés dont le transfert et l’extension de l'usine marocaine de l'américain Eaton ou encore une usine de fixation du groupe Alcoa pour 4 millions d'euros qui a été confirmé sur le salon de Farnborough.