Moins de six mois avant la tenue des élections présidentielles, l’Algérie baigne dans un climat politique délétère, très préjudiciable pour la solidarité nationale et l’intégrité territoriale. Une démobilisation générale, peuple et élites, caractérise le paysage politique.
Cette situation est le résultat, en effet, d’une stratégie qui a consisté à phagocyter toute tentative de remettre en cause les intérêts étroits du clan dominant et de ses proches, locaux et internationaux, au profit de l’intérêt national et de la solidarité maghrébine des peuples. Dans cette perspective, de nombreuses mesures ont été prises pour accélérer la privatisation du patrimoine national et la dilapidation des deniers publics, à telle enseigne que la corruption, les passe-droits, le népotisme et le mismanagement gangrènent tous les secteurs des activités nationales.
La corruption politique est devenue l’institution la plus stable du pays. Selon les ONG des droits de l’Homme, ainsi que les institutions multilatérales et des gouvernements occidentaux, les indicateurs, macros et micros, sont au rouge en Algérie. Le pays est au bord de l’implosion. Pour cela, il suffit que le prix du pétrole descende brutalement à 80 dollars le baril.
Cette conjoncture internationale peut surgir à tout moment, elle est imprévisible. En dépit de tout cela, le pouvoir, affaibli par les coups de boutoir, se recroqueville sur lui-même au lieu de s’ouvrir aux champs économique et médiatique, et d’amorcer ainsi la transition démocratique en mettant sur les rails le train de la modernité.
Selon toute vraisemblance, Abdelaziz Bouteflika ne sera pas en mesure de se présenter pour un quatrième mandat, alors que la campagne électorale et des moubayaâs (allégances) monte en intensité chaque jour. C’est dire que personne ne possède toutes les cartes entre ses mains. Son état de santé ne lui permet pas de mener une campagne électorale, même un “bain de foule” préfabriqué serait très difficile à réaliser en l’état actuel du développement des TIC dans notre pays.
Sa candidature est perçue comme “surréaliste” par une large opinion locale et les chancelleries étrangères. Mais, sa présence aux affaires sera maintenue au moins pour deux ans. La parade trouvée consisterait à prolonger constitutionnellement de deux ans le mandat en cours. Ce coup de force permettrait de lui donner le temps pour organiser sa succession tout en mettant son clan à l’abri des coups bas.
Tous les grands dossiers sur la corruption politique, notamment Sonatrach I et II, Khelil, Béjaoui, autoroute Est-Ouest, seront classés comme les autres. Ne dit-on pas que “les chiens aboient, la caravane passe”, puisque le pouvoir a réussi à soudoyer toutes les fractions de la classe dominante. Le groupe aux affaires, depuis la fin de la lutte antiterroriste, a réussi en effet sans coup férir à gagner le silence et la compromission des élites en échange de quelques miettes.
Une paix sociale bien singulière est privilégiée au détriment du développement national à l’heure des grands enjeux de ce siècle, alors que l’Algérie pouvait devenir, de par ses richesses naturelles et autres, un grand acteur régional au lieu d’un enjeu pétrolo-sécuritaire convoité par des puissances étrangères. L’état de santé du président de la République, en réduisant considérablement ses activités protocolaires et gouvernementales, a consolidé largement l’immobilisme ambiant qui fait terriblement peur à tous les Algériens.
Toutefois, un groupe de micro-partis, sans programme précis et sans assise sociale, se sont réunis récemment pour demander une commission indépendante qui aura pour mission d’organiser des élections présidentielles “libres et honnêtes”. Ce groupe de personnalités, de tendance islamiste, aurait gagné en légitimité s’il avait exigé au préalable l’application de l’article 88 prévoyant l’empêchement par suite de maladie grave et durable.
Tout compte fait, ce groupe tente de légitimer un statu quo déstabilisateur au regard du mécontentement populaire, qui ne cesse de gronder à travers tout le pays. Certes, le Premier ministre tente de calmer les esprits de la jeunesse en distribuant généreusement des subventions aux collectivités locales, mais jusqu’à quand ?
Pr Rachid Tlemçani
La corruption politique est devenue l’institution la plus stable du pays. Selon les ONG des droits de l’Homme, ainsi que les institutions multilatérales et des gouvernements occidentaux, les indicateurs, macros et micros, sont au rouge en Algérie. Le pays est au bord de l’implosion. Pour cela, il suffit que le prix du pétrole descende brutalement à 80 dollars le baril.
Cette conjoncture internationale peut surgir à tout moment, elle est imprévisible. En dépit de tout cela, le pouvoir, affaibli par les coups de boutoir, se recroqueville sur lui-même au lieu de s’ouvrir aux champs économique et médiatique, et d’amorcer ainsi la transition démocratique en mettant sur les rails le train de la modernité.
Selon toute vraisemblance, Abdelaziz Bouteflika ne sera pas en mesure de se présenter pour un quatrième mandat, alors que la campagne électorale et des moubayaâs (allégances) monte en intensité chaque jour. C’est dire que personne ne possède toutes les cartes entre ses mains. Son état de santé ne lui permet pas de mener une campagne électorale, même un “bain de foule” préfabriqué serait très difficile à réaliser en l’état actuel du développement des TIC dans notre pays.
Sa candidature est perçue comme “surréaliste” par une large opinion locale et les chancelleries étrangères. Mais, sa présence aux affaires sera maintenue au moins pour deux ans. La parade trouvée consisterait à prolonger constitutionnellement de deux ans le mandat en cours. Ce coup de force permettrait de lui donner le temps pour organiser sa succession tout en mettant son clan à l’abri des coups bas.
Tous les grands dossiers sur la corruption politique, notamment Sonatrach I et II, Khelil, Béjaoui, autoroute Est-Ouest, seront classés comme les autres. Ne dit-on pas que “les chiens aboient, la caravane passe”, puisque le pouvoir a réussi à soudoyer toutes les fractions de la classe dominante. Le groupe aux affaires, depuis la fin de la lutte antiterroriste, a réussi en effet sans coup férir à gagner le silence et la compromission des élites en échange de quelques miettes.
Une paix sociale bien singulière est privilégiée au détriment du développement national à l’heure des grands enjeux de ce siècle, alors que l’Algérie pouvait devenir, de par ses richesses naturelles et autres, un grand acteur régional au lieu d’un enjeu pétrolo-sécuritaire convoité par des puissances étrangères. L’état de santé du président de la République, en réduisant considérablement ses activités protocolaires et gouvernementales, a consolidé largement l’immobilisme ambiant qui fait terriblement peur à tous les Algériens.
Toutefois, un groupe de micro-partis, sans programme précis et sans assise sociale, se sont réunis récemment pour demander une commission indépendante qui aura pour mission d’organiser des élections présidentielles “libres et honnêtes”. Ce groupe de personnalités, de tendance islamiste, aurait gagné en légitimité s’il avait exigé au préalable l’application de l’article 88 prévoyant l’empêchement par suite de maladie grave et durable.
Tout compte fait, ce groupe tente de légitimer un statu quo déstabilisateur au regard du mécontentement populaire, qui ne cesse de gronder à travers tout le pays. Certes, le Premier ministre tente de calmer les esprits de la jeunesse en distribuant généreusement des subventions aux collectivités locales, mais jusqu’à quand ?
Pr Rachid Tlemçani