L’Algérie, en tant que peuple, en tant que nation et en tant qu’Etat, a davantage besoin d’une bonne gouvernance et surtout de liberté qui lui a été confisqué au lendemain de la fin du colonialisme Français, que de tuteurage ou d’une pensée scolastique.
Elle n’a que faire d’une pseudo nouvelle constitution, alors qu’aucune des précédentes, à commencer par celle de 1963 rédigée et adoptée dans une salle de cinéma jusqu’à la dernière en date « 2008 », n’a été appliquée.Le projet, comme le stipule l’article 174 de l’actuelle constitution, est supposé être le fait du Président de la République. C’est dans ce cadre, que Mr Bouteflika ( ?) veut réviser la constitution non pas à des fins démocratiques et républicaine mais pour asseoir la dictature et pérenniser le système politique instauré au lendemain de l’indépendance avec une coloration dite démocratique. Il n’est pas exclu que dans le manque de visibilité certains articles seront reconduit en l’état du fait qu’il ne peut en être autrement au vue du pouvoir, des affidés du clan présidentielle et des thuriféraires locaux.
Quant aux autres articles de la constitution, aussi important les uns que les autres pour la société, il n’en a cure. L’Algérie n’est pas à une contradiction prés. D’ailleurs, une question se pose ; Est-ce que le projet de la future constitution conçu sur orientations venues d’en haut, pour ne pas dire d’un diadoque et de ses attenants, n’est pas déjà prêt ? D’ailleurs, l’annonce de cette révision n’est pas sans nous rappeler la perversion d’un système, toujours engoncé dans ses méthodes, qui datent depuis sa prise de pouvoir par la force en 1962 et l’urne obscure des salons feutrés du sérail.
L’Algérie, où règne la déliquescence, la domination des uns et des autres ainsi qu’une bourgeoisie compradore dans les villes et de la classe des despotes locaux et mauvais hobereaux dans les campagnes, est toujours immergée dans les méfaits dévastateurs de ses gouvernants frappés d’autisme et de cécité. Ses enfants doivent même réapprendre le sourire, le goût du travail, la joie de vivre et du vivre ensemble dans la société plurielle et diversifiée sans prédominance aucune.
L’Algérie, en tant que peuple, en tant que nation et en tant qu’Etat, a davantage besoin d’une bonne gouvernance et surtout de liberté qui lui a été confisqué au lendemain de la fin du colonialisme Français, que de tuteurage ou d’une pensée scolastique. Elle n’a que faire d’une pseudo nouvelle constitution, alors qu’aucune des précédentes, à commencer par celle de 1963 rédigée et adoptée dans une salle de cinéma jusqu’à la dernière en date « 2008 », n’a été appliquée. Une nouvelle loi fondamentale non éclairée n’est qu’un subterfuge, à moins qu’il ne s’agisse d’une fuite en avant des cercles décisionnels. D’ailleurs, aucun des errements politique, que nous avons connus et qui perdurent, n’a été corrigé, que ce soit au niveau des référents sociaux, économiques, démocratiques, identitaires, religieux, linguistique et culturel qu’au niveau du projet de société mis en exergue
La pluralité politique est factice, l’unanimisme de façade. L’alliance gouvernementale, ses affidés et ses attenants qui se partagent les rôles, jubilent ; certains « Démocrates » approuvent avant l’heure. Ils appellent même à un 4e mandat. Le champ politique, verrouillé, exclut la médiatisation des points de vue de l’opposition, Républicaine et Démocratique, incapable de s’unir face à ces gravilleurs qui exhérèdent le peuple et dilapident les biens.
Plus de 50 ans après son indépendance, l’Algérie traverse aujourd’hui un péril menaçant sur tous les plans « économique, social, absence de gouvernance, instabilité politique et chronique, voir congé nitale ». Tel est le résultat d’une gestion chaotique et monolithique. Les lois scélérates et iniques, les violations constantes de l’actuelle imparfaite constitution, des libertés individuelles et collectives, le non respect de la déclaration universelle des droits de l’homme ainsi que des pactes et des conventions internationales et africaines sont des pratiques quotidiennes d’un système nourri de démagogie, de fuites en avant et de faux espoirs.
Ceci nous emmène à nous interroger sur les à dire des pays dits développés lorsqu’ils considèrent que les ex colonisés sont frappés de mimétisme à tel point qu’ils sont incapables de s’entendre sur un minimum et qu’ils ne tiennent pas compte des conditions concrètes d’existence.
L’Algérie, sera-t-elle certaine que la révision constitutionnelle projetée avant le prochain mandat présidentiel prévu en 2014, sauf cas exceptionnel la renvoyant aux cadres grecs, se fera sans calcul de reconduction du système politique actuel ou reverra - t– elle uniquement une forme de toilettage de façade de l’actuelle constitution qui sera < officiellement> approuvée à plus de 95% de voix et ce quelque soit le mode du scrutin, quitte à violer pour la énième fois l’actuelle constitution. Certaines dérives dangereuses doivent être extirpées car elles font le lit d’une plus grave destruction de la cohésion et de la cohérence nationale.
Madjid AIT MOHAMED