Le scénario qui a été appliqué en Tunisie après la chute de Ben Ali et en Égypte après le départ de Moubarak, et qui place d'emblée l'armée dans le rôle de la seule force dans le pays capable de « garantir » la transition vers la démocratie, est prévu en Algérie en cas de soulèvement populaire massif, qui serait imminent selon Mesbah.
Autrement dit, si le peuple se révolte, une partie du pouvoir, celle qui est visible, incarnée par Bouteflika et son gouvernement, tombera, mais l'autre partie, sous-jacente, se montrera peut-être moins autoritaire à l'avenir sans pour autant lâcher les rênes du pays.
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En gros, Bouteflika servira le cas échéant de fusible pour garantir la survie du régime, mais sous une autre forme. La grande question est : Bouteflika se laissera-t-il sacrifier sur l'autel des généraux et ainsi accepter de sortir par la petite porte ou tentera-t-il de résister à ceux qui, hier, l'avaient installé à la tête du pays et qui veulent, aujourd'hui, s'en servir comme bouc émissaire afin de rester au pouvoir ?