Dans un rapport publié jeudi dernier, la BM table sur un taux de croissance de 2,8% en 2013 contre 3,4% en janvier dernier. Ces prévisions se rapprochent, en fait, des chiffres enregistrés par l’économie algérienne en 2012 avec un taux de 2,6%. Pour l’année en cours signalons que la loi de Finances a prévu 3,4%, un taux nettement supérieur à celui de l’institution de Breton Woods.
En 2013, Pour le Maroc. Selon le FMI, la prévision de croissance de l’économie pour 2013 s’élève à 4,5%, que l’on incorpore ou non le secteur agricole dont l’importance reste cruciale au Maroc. Ce niveau de croissance s’inscrit en progression globalement après les 3,2% enregistrés en 2011, mais reste stable pour ce qui concerne le PIB non agricole.
Le rapport de BM pour la zone MENA fait état également d’un retour sensible à la croissance supérieur à trois voire à quatre points à partir de l’année prochaine. Toutefois, cette institution s’inquiète de la situation du marché pétrolier qui rend les pays exportateurs de l’or noir «particulièrement vulnérables» à une éventuelle forte baisse des prix du baril.
Conséquence : certains pays pétroliers, dont les soldes budgétaires sont déjà sous pression, pourraient être forcés à opérer des «ajustements pointus» dans la demande et dans la politique de taux de change. Cette inquiétude pousse les experts de la BM à dire que «les exportateurs de pétrole de la région ne seront plus en mesure de compter sur des prix de brut élevés, mais auront de plus en plus besoin de s’appuyer sur une augmentation de la production des hydrocarbures».
Une situation qui «nécessitera des réformes qui leur permettraient d’investir massivement dans les infrastructures et l’exploration pour augmenter les niveaux de production de brut actuels». Le rapport souligne d’ailleurs que les prix «ont stagné ou ont été en baisse constante ces dernières années». Sur un autre plan, la BM n’a pas manqué de soulever les obstacles liés aux «risques de sécurité, l’environnement juridique inadéquat pour l’investissement et les incertitudes politiques», qui pourraient remettre en cause l’engagement du capital privé et les investissements directs étrangers.
Ces facteurs continuent à «brider l’activité économique» dans la région. La banque a jugé enfin que la croissance globale de la région devrait ralentir à 2,5% en 2013 contre 3,5% en 2012 en raison des faibles performances de ses trois principales économies : «L’Iran est en récession depuis deux ans, l’Egypte affiche une croissance très modeste tandis que l’Algérie connaît une légère reprise.» Toutefois, cette tendance devrait être inversée pour atteindre 3,8% en 2015 mais à condition que les tensions s’atténuent, les réformes se poursuivent et la zone euro, principal partenaire commercial de la région, se redresse.