De source médicale fiable, on apprend que la santé du chef de l’Etat, toujours hospitalisé à l’hôpital français du Val de Grace, connait une évolution préoccupante.
Bouteflika est actuellement hémiplégique et aphasique, ce qui veut dire qu’une moitié de son corps est paralysée et qu’il ne peut pas parler. Selon les spécialistes, cette situation clinique signifie que le patient a été victime d’un accident ischémique vasculaire bien plus grave que ce qu’avait annoncé au début le professeur Bougherbal.
Contrairement aux informations officielles distillées au compte-gouttes, la santé du président Abdelaziz Bouteflika ne va pas en s'améliorant. "Il est arrivé à Paris très mal en point", assure au Point.fr un haut fonctionnaire français.
Dis-moi : est-ce qu’il existe un seul pays au monde où un peuple ne sait pas où se trouve son Président ? L’absence/maladie de Bouteflika continue de faire la « semaine politique » du pays : on y parle, on y revient, on y dissèque l’absent et on y doute du vivant.
Tout est ramené à cette vacance qui a le malheur d’incarner, jusqu’à la caricature, le sort du pays, ses contradictions, l’état de son Etat : voici donc un pays riche, mais avec une population appauvrie. Voici un régime autoritaire mais avec un Président malade. Voici des plans quinquennaux de relance mais sans un Val de Grâce valable chez soi. Voici un pays hyper-nationaliste qui crie au complot partout mais dont les apparatchiks se soignent qui en Suisse, qui en Belgique, qui en Espagne, qui en France. Voici un pays fort, mais sans diplomatie digne de ce nom.
Dans moins de douze mois, les Algériens seront appelés aux urnes pour élire leur président. Des quatre précédents scrutins, celui de 2014 s'annonce comme le plus indécis et, sans doute, comme le plus crucial pour l'avenir du pays. Lors de son discours, désormais célèbre, de Sétif, le 8 mai 2012, Abdelaziz Bouteflika, 76 ans aujourd'hui, avait déclaré que sa génération, celle des maquis de la guerre de libération, au pouvoir depuis plus d'un demi-siècle, devait passer la main, laissant ainsi entendre qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat, bien que la Constitution, révisée en novembre 2008, l'y autorise.
Les ennuis de santé du président ne doivent pas être tout à fait étrangers à cet engagement. Fin avril, il a été de nouveau hospitalisé à l'hôpital parisien du Val de Grâce, où il avait déjà subit une lourde opération chirurgicale en novembre 2005. Élite, opinion et classe politique avaient alors imaginé que la prochaine présidentielle scellerait le passage de témoin aux générations postindépendance. Seulement voilà, cette hypothèse a été balayée par une campagne lancée par des partis et des personnalités de premier plan avec pour slogan « 'Ouhda rabi'a » (un quatrième, sous-entendu un quatrième mandat). Aucun des prédécesseurs de Bouteflika ne s'est maintenu à la tête du pays suffisamment de temps pour pouvoir en rêver.