Le groupe français GDF Suez est en discussions avec les groupes espagnols Gas Natural et Cepsa en vue de la vente de sa participation de 12% dans le gazoduc algérien Medgaz, rapporte l’agence Reuters le 28 mai, citant deux sources proches du dossier.
Gas Natural et Cepsa, tous deux déjà présents au tour de table de Medgaz, disposent d'une option d'achat sur les parts des autres actionnaires.
Cepsa a confirmé avoir l'intention d'exercer cette option et Gas Natural s'est refusé à tout commentaire, tout comme GDF Suez.
ENI et Sonatrach en accord sur une réduction du volume du gaz vers l’Italie
Dans un document en date du 28 mai, le groupe italien Eni a annoncé être parvenu avec la compagnie publique algérienne Sonatrach à un accord sur un bouquet de solution pour 2013 et 2014.
Selon cet accord, « Eni et Sonatrach réduiront certaines quantités des volumes contractuels de gaz fournis à l'Italie ». ENI l’explique, sans grands détails, en termes de démarche visant des objectifs de rentabilité et de trésorerie.
L’accord est inscrit dans le cadre des négociations commerciales entre les deux parties, en conformité avec le contrat actuel qui les lie sur le gaz.
Rien de « dramatique » sur le marché du gaz, selon Youcef Yousfi
Le temps ne serait pas si mauvais sur le marché international pour le gaz algérien, nonobstant une tendance baissière de la demande. A en croire, Maghreb Emergent, le ministre de l’Energie et des Mines Youcef Yousfi se voudrait serein. « Il n’y a rien de dramatique et nous n’avons pas de difficultés actuellement en matière de commercialisation » du gaz, a dit le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, lundi en marge d’une réunion du Comité énergétique algéro-tunisien.
M. Yousfi aurait souligné que la concurrence n’a jamais posé de problème à l’Algérie pour la commercialisation de son gaz à l’international. « Il y a toujours eu de la concurrence depuis que le marché du gaz existe », a-t-il cependant fait noter, soulignant que les « choses se passent correctement (...) ».
« Nous nous adaptons à la situation actuelle du marché » par rapport à la baisse de la demande de gaz en raison de la crise, se persuade le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi.
La crise mondiale plombe le gaz algérien
Le sort semble s’acharner sur Sonatrach. Après les scandales de corruption et la baisse de la production, la société nationale des hydrocarbures fait face aux pressions, fortes, de ses clients concernant les prix du gaz.
Le P-DG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, a reconnu, lui-même, qu’il est difficile pour l'Algérie de préserver les prix du gaz dans un contexte de crise économique qui affecte aussi bien la demande que les prix. “Notre marge de manœuvre est difficile, car il n'y a pas de reprise économique forte et lorsqu'il n'y a pas de reprise forte, commander le marché n'est pas uniquement l'apanage de Sonatrach”, a indiqué M. Zerguine, cité, hier, par l’APS. Pour rappel, le groupe d’énergie italien, Edison, contrôlé par le français EDF, a indiqué, fin avril dernier, avoir obtenu en justice la révision à la baisse des prix d'un contrat de fourniture de gaz naturel avec le groupe Sonatrach. Edison avait réussi auparavant à faire plier le russe Gazprom.
Le recours du groupe italien contre Sonatrach avait été initié en août 2011 dans le cadre de la renégociation de contrats de gaz à long terme. Sonatrach a perdu cet arbitrage à cause d’une clause dite de bouleversement, prévue par le contrat de vente de gaz à Edison et qui prévoit une révision à la baisse lorsqu’il y a changement des conditions économiques. “Les contrats même bien ficelés, accordant des droits à Sonatrach, incluent malheureusement une clause admissible sur le marché de l’énergie et chez tous les partenaires qui consiste à revoir les prix lorsqu'il y a bouleversement des marchés”, a expliqué Abdelhamid Zerguine.