Dans le titre on peut tout deviner, il ne reste pas moins que l’indignation sera plus grande lorsque l’on saura que l’État, pour remédier à son intolérable insouciance qui dure depuis 20 ans et mettre l’usine en fonction, a fini par trouver une solution plus indigne que le problème.
On peut l’appeler « solution du fainéant » ou de l’aveugle, celui qui ne prévoit rien pour l’avenir. L’État actuel, c’est-à-dire le président Bouteflika, le premier ministre Abdelmalek Sellal, le ministre des PME/PMI Cherif Rahmani ainsi que le ministre de l’Énergie Youcef Youssefi, a préféré faire appel à une compagnie française pour venir « brancher » l’usine de production, qualifiée d’« unité fantôme » avec le réseau électrique.En 1993, une importante usine de production a été construite, elle fut dotée avec toutes les infrastructures, toutes les machines et l’équipement nécessaires, 60 ouvriers ont été formés, un budget lui a alloué pour la faire tourner et faire tourner l’économie de la région. Tout ce projet fut interrompu par une banale histoire de branchement électrique qui n’a pas été prévu par les planificateurs.
Les soixante ouvriers se rendent régulièrement au chevet de leur unité pour assurer l’entretient des machines pour qu’elle ne soient pas définitivement endommagées (sont-ils en chômage technique, autrement payés ? ils n’ont pas l’air de se plaindre). Il y a de quoi rendre fou. Comment un système peut-il être produire des responsables capables d’une si grave négligence ? Le système Bouteflika-DRS ne permet pas d’identifier la chaîne des responsabilités de ce véritable crime économique, une chaîne au bout duquel se trouve nécessairement un ministre.
Depuis vingt ans, ni Sonalgaz ni aucune autre structure économique n’a pensé à former des cadres et des techniciens qualifiés pour ce secteur sensible alors que les différents gouvernements algériens ne cessaient de pérorer qu’ils appuient les PME et les PMI et s’attellent à planifier des programmes de formation pour garantir la maîtrise de la technologie.
Le cas de l’usine « fantôme », comme celui du métro d’Alger qui a mis 30 ans pour voir le jour, cristallise parfaitement la vanité des hommes qui gèrent les affaires de l’État. Ils n’ont pas une conscience nationale pour investir sur l’homme algérien, ils préfèrent les solutions importées.