Abdelaziz Bouteflika élargit la liste des bénéficiaires du passeport diplomatique.
Les hauts gradés militaires (les généraux de corps d’Armée, les généraux majors, les généraux de la guerre de Libération, les patrons des services de renseignements et les généraux de la Garde républicaine) obtiendront « le passeport rouge », noms donné par les Algériens au passeport diplomatique.C’est suite à un décret paru au Journal officiel le 29 août 2012, qui permet à des cadres militaires, ainsi qu’à des responsables et ex- hauts responsables civils de l’Etat de posséder un passeport diplomatique. Le même texte permet l’octroi, également, de passeports diplomatiques à leur entourage immédiat (épouses, fils et filles, frères et sœurs, pères et mères).
Outre une protection diplomatique prévue par la Convention dite de Vienne, le détenteur du passeport diplomatique peut voyager à destination de la France, donc vers l’espace Schengen sans demander un visa.
Selon des observateurs, cette décision a été motivée suite aux démêlés du genétal major à la retraite Khaled Nezzar avec la justice suisse, en octobre 2011.
Face au phénomène des poursuites judiciaires à l’étranger à l’encontre des cadres de l’Etat, une parade vient d’être trouvée. Les enfants, les épouses des anciens présidents de la République et des officiers supérieurs de l’armée bénéficieront du nouveau décret qui octroie des passeports diplomatiques à cette catégorie de personnes.
De même que les secrétaires généraux des ministères et les parents des anciens présidents, leurs enfants, leurs épouses, leurs frères et sœurs, les anciens Premiers ministres, les ministres d’Etat, les cadres jouissant du titre de ministre, le directeur de cabinet du président de la République, le secrétaire général du gouvernement, son homologue de la présidence, les conseillers du président retraités et ceux qui ont occupé ce poste pendant sept ans.
Cette mesure touche également le chef d’état-major de l’armée, le chef du renseignement et de la sécurité et les officiers supérieurs de l’armée. Ce passeport diplomatique garantit à son possesseur l’immunité, notamment lors des voyages effectués à l’étranger par cette catégorie de personnes.
Donc une nouvelle protection vient d’être offerte par Bouteflika aux responsables des crimes contre l’humanité qui ont sévi pendant la sale guerre des années 90. Après la charte de la réconciliation qui leur donne l’immunité à l’intérieur du pays contre toute poursuite judiciaire ou critique politique, le président de la République a décidé d’élargir l’attribution du passeport diplomatique à tous les officiers supérieurs de l’armée, des des hauts cadres de l’État anciens et nouveaux, à leurs épouses, à leurs rejetons et à leurs fratries. Ainsi généralisé, le passeport diplomatique, officialise en fait l’existence d’une caste supérieure au peuple algériens. Cette caste qui se nourrit de la prédation des richesses nationales peut désormais voyager et se soigner tranquillement en Occident.
Cette mesure discriminatoire envers le peuple algérien, puisqu’elle consacre l’existence de deux classes de citoyens, a pour objectif de donner l’immunité diplomatique aux hauts responsables politiques et militaires et leur épargner les vicissitudes semblables à celles du général-major Khaled Nezzar en Suisse. C’est ce que croit le quotidien El Watan qui a rapporté l’information. Immunité à l’intérieur du pays au nom de la paix donc et passeports diplomatiques à l’étranger à toutes les figures de la dictature algérienne et leurs complices et à leur famille au nom de la souveraineté de l’État. Bouteflika a toujours su enrober ses coups tordus avec une sauce sucrée pour faciliter sa consommation.
En passant, le passeport rouge assure aux propres frères de Bouteflika et leurs enfants une immnité contre toute poursuite judiciaire pour crime économique si davantage des victimes se manifestent après son départ ou que le prochain régime se montrera hostile à leur égard. De ce point de vue et connaissant parfaitement le volage des hommes politiques dans la république bananière, il se prépare au pire.
Il n’est pas difficile de voir dans cette mesure scandaleuse, une autre tentative de fuite en avant d’un pouvoir qui n’arrive pas à solder son passé avec le peuple. Le blanchiment des criminels, dont Bouteflika a fait son œuvre maîtresse et sa raison d’être, ne résistera pas au temps. L’obstination du peuple algérien à connaître la vérité est plus forte que jamais. L’œuvre de Bouteflika sera aussi éphémère que l’ont été tous les grands projets imposé par la force par Houari Boumediene. Qui parle maintenant de socialisme, de révolution agraire ou de barrage vert…