Le Mouvement pour l`unicité et le jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao), groupe islamiste armé présent dans le nord du Mali, a menacé vendredi l`Algérie de représailles si elle ne libérait pas trois jihadistes arrêtés récemment.
"Nous avons proposé au gouvernement algérien d`échanger nos +frères+ qui ont été arrêtés par l`armée algérienne près de la ville de Ghardaïa (sud de l`Algérie) par un des otages chez le Mujao. (...) Le gouvernement algérien a rejeté l`offre. Par conséquent, l`Algérie supportera toutes les conséquences de ce refus", a affirmé un des responsable du Mujao, Abu Walid Sahraoui, dans ce communiqué."Les moudjahidine qui sont arrêtés sont trois, dont Abd Arrahmane Abou Ishak, chef de la commission juridique d`Aqmi (Al-Qaïda au Maghrel islamique)", a-t-il précisé.
Le 20 août, l`agence officielle algérienne APS avait rapporté l`arrestation cinq jours plus tôt de trois islamistes armés, dont Necib Tayeb dit Abderrahmane Abou Ishak Essoufi, lors d`une opération des forces spéciales de l`armée dans la zone de Ghardaïa. Au moment de leur arrestation, les trois hommes se trouvaient à bord d`un 4X4 à l`entrée de la ville de Berriane (préfecture de Ghardaïa) et se dirigeaient vers la zone du Sahel dans le Sud, selon la même source.
"Nous donnons à partir de maintenant un ultimatum de moins de cinq jours pour sauver la vie de l`otage" algérien, l`un de ceux aux mains du Mujao depuis avril, a poursuivi Abu Walid Sahraoui dans son communiqué. "Nous avons l`intention de traiter les autorités algériennes avec fermeté. Nous défendrons nos frères moudjahidine (...) jusqu`à la chute du régime militaire à Alger", a-t-il ajouté.
Le Mujao, allié à Aqmi et un autre groupe islamiste armé, Ansar Dine (Défenseurs de l`islam), a revendiqué l`enlèvement, le 5 avril, de sept Algériens au consulat d`Algérie à Gao, une des villes du vaste nord malien tombées il y a cinq mois entre les mains de ces groupes jihadistes.
En mai, il avait exigé la libération de combattants islamistes prisonniers en Algérie et 15 millions d`euros pour relâcher les otages. Le 12 juillet, il a annoncé avoir libéré trois des sept otages, et évoqué des "conditions" connues de l`Algérie pour la libération des autres captifs.