C’est cette semaine, le 9 juin 2012, que le Maroc accueillera à Rabat le prochain conseil exécutif des ministres des Affaires étrangères de la Communauté des États sahélo-sahariens (Cen-Sad) qui regroupe 28 pays d’Afrique, et ce, conformément à l’engagement pris par le ministre des Affaires étrangères, Saad-Eddine El Othmani, en janvier dernier à Addis Abeba en marge du 18e sommet de l’Union africaine où il avait déclaré :
«La Cen-Sad est une organisation qui a, depuis la mort du colonel Kadhafi, besoin d’une réorganisation et le Maroc, tout en proposant d’accueillir la réunion extraordinaire du conseil exécutif des ministres des Affaires étrangères, a suggéré de faire partie du comité de réorganisation». Pour préciser l’objectif de Rabat, il avait souligné : «Cette réunion a pour objectif d’insuffler une nouvelle dynamique à cette organisation, a-t-il noté, précisant que le siège de la CEN-SAD et de la Banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le commerce resteront à Tripoli».
De ses activités au sein de ces organisations, on peut dresser un constat : le Maroc n’a eu de cesse de plaider pour un partenariat mutuellement avantageux et pour la paix dans le continent. Une paix mise à mal dans une région en ébullition et dont certaines parties comme le Mali sont déstabilisées avec le risque d’une contagion régionale et d’une «kurdistanisation» qui toucherait l’arc sahélo-saharien. Le Maroc a privilégié un axe, celui du développement économique et social. C’est ainsi qu’il s’investit dans l’organisation du Cen-Sad, dont les statuts préconisent, «l’établissement d’une Union économique globale basée sur une stratégie à travers un plan de développement complémentaire avec les plans nationaux de développement des pays concernés. Elle ambitionne également la suppression de toutes les restrictions qui entravent le rassemblement de ces pays par la prise de mesures nécessaires pour assurer la libre circulation des personnes, des capitaux et des biens des ressortissants des États membres».
15 juin : réunion de la commission mixte Maroc-Tunisie
Même détermination dans sa politique maghrébine. Le Maroc n’a eu de cesse, sans résultat pour le moment, de plaider pour un renforcement de l’UMA et l’ouverture des frontières pour permettre une libre circulation des peuples maghrébins actuellement sous pression et des capitaux. La tenue de la Grande commission Maroc-Tunisie le 15 juin prochain à Rabat et la venue du Premier ministre Hamadi Jebali témoigne de cette constance diplomatique. Le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, qui s’est rendu récemment à Tunis, avait plaidé pour le renforcement des relations fraternelles et séculaires entre les peuples du Maghreb et le renforcement de l’UMA, un choix irréversible a-t-il déclaré. Le Maroc et la Tunisie ont la ferme volonté de consolider tous les aspects de leurs relations de coopération et d’intensifier les échanges et la circulation des biens et des personnes entre les peuples maghrébins, avait-il souligné à Tunis. Les cinq peuples de l’Union du Maghreb arabe «veulent une vraie unité maghrébine - et nous sommes sur cette voie - parce que la volonté des peuples triomphera en fin de compte». Là aussi, c’est le développement économique avec la participation du privé, la libéralisation des échanges qui prévalent avec un regard tourné vers l’avenir qui privilégie la formation du capital humain africain.
Si le Maroc qui contribue avec quelque 1 600 soldats aux opérations de maintien de la paix sur le continent et entretient des relations avec une quarantaine de pays africains régis par 500 accords de coopération, il accueille également quelque 8 000 étudiants africains, dont 6 500 sont boursiers.
CEN SAD-Communauté des États sahélo-sahariens
États membres : le Bénin, le Burkina Faso, la Centrafrique, les Comores, la Côte d’Ivoire, Djibouti, l’Égypte, l’Érythrée, la Gambie, le Ghana, la Guinée-Bissau, la Guinée, le Kenya, le Liberia, la Libye, le Mali, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, Sao Tomé et Principe, le Sénégal, la Sierra Leone, la Somalie, le Soudan, le Tchad, le Togo et la Tunisie. Le Cap-Vert, qui a annoncé officiellement son intention d’adhérer à la Cen-Sad lors du sommet de l’UA de Syrte, devrait devenir le 29e pays membre après validation de sa candidature lors du prochain sommet de la Cen-Sad. Siège : Tripoli
Date de création : 4 février 1998 Reconnue communauté économique régionale en 2000 par l’OUA. Missions : établissement d’une union économique, promotion du commerce extérieur, facilitation des transports et de la communication entre les pays membres, harmonisation des systèmes éducatifs, promotion de la paix et de la sécurité.