Renault s’éloigne définitivement de Jijel pour l’implantation de son usine algérienne. Le gouvernement algérien n’est pas parvenu à imposer le site de Bellara au constructeur français pour accueillir une usine de fabrication de voitures de la marque au losange.
« Une délégation de Renault a séjourné récemment à Alger. Les discussions ont repris avec le gouvernement algérien sur le choix d’un nouveau site capable d’accueillir une usine de fabrication de voitures », affirme une source française. La délégation de Renault était conduite par des cadres du groupe français.
Le constructeur français a en effet rejeté le site de Bellara choisi par Alger par souci « d’équilibre entre les régions » en matière d’investissement. « Renault a menacé de mettre fin aux négociations sur l’implantation de cette usine si le gouvernement maintenait le site de Jijel », ajoute notre source.
Le constructeur français préfère obtenir un terrain à Rouiba, près d’Alger, pour y implanter une petite usine de fabrication de voitures destinées au marché algérien. En Algérie, et contrairement au Maroc, Renault ne produira pas pour exporter. L’usine algérienne aura une capacité de 75 000 véhicules contre 400 000 pour celle de Tanger, au Maroc. Pour des connaisseurs du dossier, Renault cherche à gagner du temps, en rejetant le site de Bellara. « L’argument lié au manque de la main‑d’œuvre à Jijel ne tient pas la route. Renault peut faire venir des compétences de tout le pays », estime un spécialiste de l’automobile.
De son coté, le gouvernement algérien semble prêt à toutes les concessions pourvu que Renault accepte de construire une usine dans le pays. « Notre gouvernement ne sait pas ce qu’il veut exactement. Il est anormal qu’un tel projet soit bloqué à cause d’un terrain. Le gouvernement peut bien proposer plusieurs sites à Renault », ajoute le même spécialiste. En 2011, Renault a vendu plus de 75 000 véhicules en Algérie, soit 25 % de parts de marché.