Les droits de l’homme sont-ils réellement bafoués en Algerie?
jusqu’à une certaine période empiétant méme sur la gouvernance de l’actuel président de la république, nous pouvons répondre sans aucune hésitation : oui
Les autorités continuaient de restreindre la liberté d’expression et de prohiber les rassemblements publics non autorisés”, dénonce le rapport, qui rappelle que les manifestations du mois de janvier 2011 “ont été dispersées violemment par des milliers d’agents de la police antiémeutes et autres forces de sécurité.
“Les autorités continuaient de restreindre la liberté d’expression et de prohiber les rassemblements publics non autorisés”, dénonce le rapport, qui rappelle que les manifestations du mois de janvier 2011 “ont été dispersées violemment par des milliers d’agents de la police antiémeutes et autres forces de sécurité”. Et de préciser qu’après la levée de l’état d’urgence, “les manifestations sont devenues légales dans tout le pays, hormis dans la capitale, sous réserve de l’obtention préalable d’une autorisation”.
Cette levée de l’État d’urgence qui entre dans le cadre des “réformes politiques” engagées par Bouteflika ne répond pas aux attentes des Algériens en matière des droits de l’Homme. Pour AI, “il ne sert à rien d’engager des réformes afin d’améliorer la situation socioéconomique des citoyens, et restreindre en même temps le champ de la libre expression, d’association et de réunion”. M. Yemloul regrette, par ailleurs, que ce procédé vise “à attenter à l’indivisibilité des droits humains”. Avant d’ajouter que les chercheurs d’AI “sont interdits de séjour en Algérie depuis 2005”.
AI rappelle qu’en février 2011, un décret présidentiel a conféré à l’armée le pouvoir de lutter contre le terrorisme, dans le même temps qu’il levait l’état d’urgence.
Un autre décret présidentiel modifiant le Code de procédure pénale “a conféré aux juges le pouvoir d’astreindre pour plusieurs mois consécutifs les personnes soupçonnées d’actes de terrorisme à demeurer dans des résidences protégées, dont l’emplacement était tenu secret”; ceci permettait, constate AI “le maintien en détention secrète pendant de longues périodes”. Évoquant dans son rapport l’affaire de l’assassinat de Matoub Lounès, AI relève que “Abdelhakim Chenoui et Malik Medjnoun ont été condamnés le 18 juillet à 12 ans d’emprisonnement, à l’issue d’un procès manifestement inique. Ils ont été déclarés coupables du meurtre du chanteur kabyle Lounès Matoub, perpétré plusieurs années auparavant. Les deux hommes ont été incarcérés sans jugement depuis 1999. La décision du tribunal se fondait sur des aveux qui auraient été extorqués à Abdelhakim Chenoui sous la contrainte et sur lesquels il était ensuite revenu”.
Concernant la situation de la femme, le rapport indique que la femme algérienne continuait de subir des discriminations dans la législation et dans la pratique. “Aux termes du Code de la famille de 2005, les droits des femmes étaient subordonnés à ceux des hommes en matière de mariage, de divorce, de garde d’enfants et d’héritage”, estime-t-on. “Des chrétiens, parmi lesquels des convertis, ont été persécutés pour exercice de cultes sans autorisation, aux termes de l’Ordonnance n°06-03 qui réglemente les croyances autres que la religion d’État, l’islam”, souligne encore le rapport.