Alors que Bouteflika voulait faire des funérailles de Ben Bella un événement politique, un moment de mobilisation patriotique (très pratique à l’approche du scrutin du 10 mai), la cérémonie s’est transformée en un véritable cauchemar.
D’abord, en dépit du battage médiatique effréné des médias au service du régime ( qu’ils soient gouvernementaux ou privés), les citoyens ont montré leur indifférence totale. Très peu, quelques dizaines seulement, ont fait le déplacement pour rendre hommage à Ben Bella, aussi bien au Palais du peuple, qu’au cimetière d’El Alia.
Il faut croire que la propagande du régime n’arrive plus à sensibiliser les citoyens, y compris, lorsqu’elle utilise l’histoire et les sentiments patriotiques. Cette défiance généralisée envers tout ce qui vient des autorités laisse augurer d’un rejet massif de toutes les initiatives du pouvoir et notamment de l’élection prochaine. L’abstention qui se dessine, jour après jour, n’a pas fini de donner des sueurs froides à Bouteflika, lequel s’est engagé personnellement sur la campagne pour le vote, et à ses soutiens civils et militaires qui seront frappés d’illégitimité à la face du monde.
Tahia « Wizarat ediffaa »
Ensuite, la cérémonie au cimetière d’Al Alia, a montré l’incapacité du régime à organiser correctement des funérailles. Les dérapages scandaleux devant les dirigeants étrangers et le corps diplomatiques révèlent le niveau de déliquescence auquel est arrivé le régime algérien. Face aux journalistes et aux caméras, les funérailles ont tourné à la débandade lorsque l’imam chargé de la prière s’est mis à lancer « des bénédictions » au Gouvernement et aux ministres. Dans l’assistance des voix se sont élevées pour lancer des cris de colère en présence du chef de l’Etat et de nombreuses personnalités étrangères ! Aux « bénédictions » de l’imam, s’est ajouté sous les yeux médusés des dirigeants étrangers un slogan inconnu jusqu’ici « Tahya Wizarat El Difah » (vive le ministère de la Défense). Puis, comme pour lui répondre, une voix a lancé un « Tahya Zwawla » (vive les gens sans fortunes)!
Ce vendredi 13 avril l’Algérie s’est donnée en spectacle, un spectacle ridicule. Mais ce n’est pas tout.
Un traquenard médiatico-diplomatique
Le roi Mohammed VI a envoyé pour assister à cet enterrement une délégation composée notamment du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane et de Taieb Fassi Fihri, conseiller du souverain marocain.
Avant l’inhumation du corps, la délégation marocaine s’était recueillie devant la dépouille du président défunt qui était exposée au palais du peuple à Alger et a participé au déjeuné avant de se rendre au cimetière. Arrivée au cimetière d’El‑Alia, et alors que le cérémonial religieux avait commencé, après s’être rendu compte de la présence d’une délégation du Front Polisario conduite par son président, Mohamed Abdelaziz, la délégation marocaine s’est retirée immédiatement des funérailles, avant même la fin de la prière.
En fait, le Premier ministre marocain s’est retrouvé, sans le savoir, à un mètre du président sahraoui, séparé « seulement » par le chef d’état-major de l’armée algérienne. Lorsqu’il s’en rend compte, c’est déjà trop tard, les caméras avaient filmé et les photos se retrouvent à la UNE. De toute évidence, les marocains n’avaient pas été informés de la présence des sahraouis. Un véritable traquenard médiatico-diplomatique qui risque de mettre fin au rapprochement opéré par les deux pays depuis quelques mois.
Ou comment on pré-fabrique des funérailles nationales, on les gâche et on provoque un impair diplomatique qui risque de coûter cher.
Yahia Bounouar
D’abord, en dépit du battage médiatique effréné des médias au service du régime ( qu’ils soient gouvernementaux ou privés), les citoyens ont montré leur indifférence totale. Très peu, quelques dizaines seulement, ont fait le déplacement pour rendre hommage à Ben Bella, aussi bien au Palais du peuple, qu’au cimetière d’El Alia.
Tahia « Wizarat ediffaa »
Ensuite, la cérémonie au cimetière d’Al Alia, a montré l’incapacité du régime à organiser correctement des funérailles. Les dérapages scandaleux devant les dirigeants étrangers et le corps diplomatiques révèlent le niveau de déliquescence auquel est arrivé le régime algérien. Face aux journalistes et aux caméras, les funérailles ont tourné à la débandade lorsque l’imam chargé de la prière s’est mis à lancer « des bénédictions » au Gouvernement et aux ministres. Dans l’assistance des voix se sont élevées pour lancer des cris de colère en présence du chef de l’Etat et de nombreuses personnalités étrangères ! Aux « bénédictions » de l’imam, s’est ajouté sous les yeux médusés des dirigeants étrangers un slogan inconnu jusqu’ici « Tahya Wizarat El Difah » (vive le ministère de la Défense). Puis, comme pour lui répondre, une voix a lancé un « Tahya Zwawla » (vive les gens sans fortunes)!
Ce vendredi 13 avril l’Algérie s’est donnée en spectacle, un spectacle ridicule. Mais ce n’est pas tout.
Un traquenard médiatico-diplomatique
Le roi Mohammed VI a envoyé pour assister à cet enterrement une délégation composée notamment du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane et de Taieb Fassi Fihri, conseiller du souverain marocain.
Avant l’inhumation du corps, la délégation marocaine s’était recueillie devant la dépouille du président défunt qui était exposée au palais du peuple à Alger et a participé au déjeuné avant de se rendre au cimetière. Arrivée au cimetière d’El‑Alia, et alors que le cérémonial religieux avait commencé, après s’être rendu compte de la présence d’une délégation du Front Polisario conduite par son président, Mohamed Abdelaziz, la délégation marocaine s’est retirée immédiatement des funérailles, avant même la fin de la prière.
En fait, le Premier ministre marocain s’est retrouvé, sans le savoir, à un mètre du président sahraoui, séparé « seulement » par le chef d’état-major de l’armée algérienne. Lorsqu’il s’en rend compte, c’est déjà trop tard, les caméras avaient filmé et les photos se retrouvent à la UNE. De toute évidence, les marocains n’avaient pas été informés de la présence des sahraouis. Un véritable traquenard médiatico-diplomatique qui risque de mettre fin au rapprochement opéré par les deux pays depuis quelques mois.
Ou comment on pré-fabrique des funérailles nationales, on les gâche et on provoque un impair diplomatique qui risque de coûter cher.
Yahia Bounouar