C’est le sujet qui monopolise quasiment les médias et la classe politique depuis une semaine. La réintroduction de l’autorisation d’importer de la friperie, c’est‑à‑dire des vêtements d’occasion, en Algérie a été votée par les députés à l’APN et le conseil de la nation, dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2011. Cette mesure a eu l’effet d’un ouragan. Les professionnels du secteur du textile l’ont fortement dénoncée. Ils ont accusé le lobby des importateurs d’être derrière cette décision qui, selon eux, va ruiner les dernières chances du secteur de se relever. La presse et une partie de la classe politique s’est emparée du dossier comme dans d’autres pays on s’empare d’une affaire d’État.
Certes, on comprend qu’une telle mesure soit néfaste pour l’activité du secteur du textile. Les travailleurs du textile ont d’ailleurs manifesté en nombre mercredi dernier à Alger devant l’UGTA. Mais si on est honnête, il faut bien reconnaître que le secteur du textile est à l’agonie depuis de nombreuses années déjà et que les différents plans d’aide ne lui ont jamais permis de se relever. Dès lors, et même si le désarroi des professionnels est compréhensible, pourquoi ce sujet est‑il devenu une véritable affaire d’État ?
D’autant que la LFC 2011 contient d’autres points bien plus importants pour l’économie nationale et révélateurs des errements de la politique économique du gouvernement. C’est le cas par exemple des sommes énormes débloquées dans des mesures sociales d’urgence pour apaiser le climat social, de la faiblesse des mesures mises en place pour diversifier l’économie et sortir de la dépendance des hydrocarbures.
En fait, cet évènement nous ramène une fois de plus à notre condition. L’Algérie, pays riche à milliards grâce au pétrole et au gaz, reste paralysée par des préoccupations de pays pauvre. Un débat sur la friperie est en effet indigne d’un pays qui se targue de posséder 160 milliards de réserves de change. Malgré les discours ambitieux et optimistes de nos dirigeants, la triste réalité nous revient en plein visage. Et les exemples ne manquent pas.
Ainsi, les émeutes du logement ont repris. Pas un jour ne s’est écoulé ces dernières semaines sans une manifestation de citoyens excédés contre les listes d’attribution de logements. De nombreuses personnes vivent encore dans de véritables bidonvilles ; et lorsqu’elles sont enfin relogées, c’est pour se retrouver dans des cités qui manquent des équipements les plus basiques. Les routes d’accès font parfois défaut, comme les accès au gaz ou au téléphone. L’accès au gaz, à l’électricité, à l’eau est d’ailleurs également un problème pour beaucoup. Et le soir l’ENTV n’hésite pas à montrer des citoyens « remerciant » le président Bouteflika de leur avoir donné un « logement ».
Avec l’été, revient aussi l’inquiétude des délestages d’électricité et des coupures d’eau. Même le besoin le plus élémentaire, se nourrir, reste un problème majeur pour de nombreux Algériens. Les prix flambent, le pouvoir d’achat est en berne. Les Algériens les plus modestes en sont réduits à se demander s’ils peuvent se permettre d’acheter de l’huile ou du sucre. Le ramadhan approche et les angoisses sur la disponibilité de la nourriture reviennent dans un pays incapable de rassurer sa population sur sa dépendance alimentaire.
Alors que grâce à la rente pétrolière, nous devrions avoir réglé depuis longtemps tous ces problèmes les plus fondamentaux, les Algériens se débattent toujours avec ces considérations élémentaires. Pendant ce temps, le gouvernement se gargarise de l’arrivée prochaine du GPS, du lancement de son premier satellite, alors qu’il reste empêtré dans des préoccupations de pays pauvre.
Certes, on comprend qu’une telle mesure soit néfaste pour l’activité du secteur du textile. Les travailleurs du textile ont d’ailleurs manifesté en nombre mercredi dernier à Alger devant l’UGTA. Mais si on est honnête, il faut bien reconnaître que le secteur du textile est à l’agonie depuis de nombreuses années déjà et que les différents plans d’aide ne lui ont jamais permis de se relever. Dès lors, et même si le désarroi des professionnels est compréhensible, pourquoi ce sujet est‑il devenu une véritable affaire d’État ?
D’autant que la LFC 2011 contient d’autres points bien plus importants pour l’économie nationale et révélateurs des errements de la politique économique du gouvernement. C’est le cas par exemple des sommes énormes débloquées dans des mesures sociales d’urgence pour apaiser le climat social, de la faiblesse des mesures mises en place pour diversifier l’économie et sortir de la dépendance des hydrocarbures.
En fait, cet évènement nous ramène une fois de plus à notre condition. L’Algérie, pays riche à milliards grâce au pétrole et au gaz, reste paralysée par des préoccupations de pays pauvre. Un débat sur la friperie est en effet indigne d’un pays qui se targue de posséder 160 milliards de réserves de change. Malgré les discours ambitieux et optimistes de nos dirigeants, la triste réalité nous revient en plein visage. Et les exemples ne manquent pas.
Ainsi, les émeutes du logement ont repris. Pas un jour ne s’est écoulé ces dernières semaines sans une manifestation de citoyens excédés contre les listes d’attribution de logements. De nombreuses personnes vivent encore dans de véritables bidonvilles ; et lorsqu’elles sont enfin relogées, c’est pour se retrouver dans des cités qui manquent des équipements les plus basiques. Les routes d’accès font parfois défaut, comme les accès au gaz ou au téléphone. L’accès au gaz, à l’électricité, à l’eau est d’ailleurs également un problème pour beaucoup. Et le soir l’ENTV n’hésite pas à montrer des citoyens « remerciant » le président Bouteflika de leur avoir donné un « logement ».
Avec l’été, revient aussi l’inquiétude des délestages d’électricité et des coupures d’eau. Même le besoin le plus élémentaire, se nourrir, reste un problème majeur pour de nombreux Algériens. Les prix flambent, le pouvoir d’achat est en berne. Les Algériens les plus modestes en sont réduits à se demander s’ils peuvent se permettre d’acheter de l’huile ou du sucre. Le ramadhan approche et les angoisses sur la disponibilité de la nourriture reviennent dans un pays incapable de rassurer sa population sur sa dépendance alimentaire.
Alors que grâce à la rente pétrolière, nous devrions avoir réglé depuis longtemps tous ces problèmes les plus fondamentaux, les Algériens se débattent toujours avec ces considérations élémentaires. Pendant ce temps, le gouvernement se gargarise de l’arrivée prochaine du GPS, du lancement de son premier satellite, alors qu’il reste empêtré dans des préoccupations de pays pauvre.