L’arrestation, les 8, 9 et 18 décembre, d’une quinzaine de trafiquants de drogue et de cigarettes par les forces de sécurité mauritaniennes et maliennes, non loin de la frontière avec l’Algérie, a permis de démanteler l’un des plus importants réseaux de contrebande opérant dans la zone sahélo-saharienne, de la Mauritanie au Tchad.
Spécificité de ce réseau : il est constitué de Sahraouis (pour la plupart Reguibat) issus des camps du Front Polisario installés dans la région de Tindouf et de quelques Touaregs maliens. Entamée au début des années 1990, après la proclamation du cessez-le-feu avec le Maroc, la dérive d’anciens combattants du Front vers le grand banditisme inquiète d’autant plus que la porosité entre ces guérilleros perdus et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) est de plus en plus évidente.
Du Polisario à Aqmi
Certains d’entre eux, comme Omar Sid’Ahmed Ould Hamma, dit Omar le Sahraoui, et El-Kouiry Ould Ney, deux anciens collaborateurs de Mohamed Ould Laakik, le chef de la Sécurité militaire du Polisario, ont ainsi intégré le groupe de Mokhtar Belmokhtar, l’un des émirs d’Aqmi. Et ils ne sont vraisemblablement pas les seuls.
En décembre 2009, une note de l’ambassade américaine à Alger révélée par WikiLeaks s’inquiétait ainsi de la montée des sentiments « djihadistes » à l’intérieur des camps de Tindouf, pourtant très surveillés par les services de sécurité algériens. Une soixantaine d’ex-militaires sahraouis au total auraient rejoint Aqmi, qui les considère comme des recrues de choix en raison de leur formation et de leur connaissance du terrain.
JeuneAfrique