Les américains portaient un jugement sévère sur l'Algérie de ce début de l'ère Bouteflika III(3éme mandat), pays malheureux, un manque de vision au sommet...
«Bouteflika et son équipe ne savent pas s’il veulent que l’Algérie intègre l’économie de marché mondiale, ou si le gouvernement doit perdurer dans le contrat social des années 1960-1970»
rapporte un quotidien en s'appuyant sur les mémos diplomatiques "récupérés"par Wikileaks et publiés dans le journal libanais arabophone AlAkhbar.
On apprend que Abdelaziz Bouteflika a insisté pour que Abdelkader Bensalah soit reconduit à la tête du Sénat. «Le président a dit aux sénateurs qu’il voulait que Bensalah soit maintenu à son poste. L’élection au Sénat était devenue alors une simple formalité», est-il souligné. Le message reprend les propos d’une journaliste et d’une sénatrice. Il est relevé aussi que Abdelkader Bensalah, ce militant fidèle du RND, est capable de «gérer le processus de succession à la présidence». Le câble relève que les images montrées par la télévision «d’un chef d’Etat actif» ont fait disparaître «dans l’esprit du public» l’idée d’un président malade.
Dans cette dépêche, l’ambassade US à Alger reprend des analyses et des témoignages, ou confidences, d’une « ancienne sénatrice » connue sur la place d’Alger comme étant proche du cercle présidentiel. Dans ce mémo, les américains essaient de collecter plusieurs lectures sur le devenir de la présidence en Algérie dans l’état actuel de la maladie d’Abdelaziz Bouteflika.
Reprenant certaines lectures qui laissent entendre que Bouteflika ne pourra pas continuer jusqu’au bout de son mandat, le mémo de l’ambassade US à Alger remarque également que Abdelkader Bensalah, le président du Sénat, est jugé « capable de gérer le processus de succession à la présidence ».
Néanmoins, ce mémo « confidentiel » n’omet pas de souligner que Bensalah est largement contesté au Sénat où beaucoup de sénateurs auraient aimé, visiblement, selon les analyses des intervenants cités dans cette dépêche, qu’il ne soit pas reconduit à son poste. Mais c’est Bouteflika en personne qui l’aurait imposé à ses opposants.
»L’Algérie n’est pas épargnée par les révélations de ces documents ultras-secrets où on retrouve les noms de hauts responsables américains qui détiennent des actions et des prises de participations dans des investissements US en Algérie »,
LE JUGEMENT DE M. BOUTEFLIKA SUR LE ROI DU MAROC
Les Français, confiera-t-il à une autre occasion, "du fait du poids de leur histoire coloniale au Maghreb, sont incapables de jouer un rôle constructif dans le conflit". D'ailleurs, ajoute-t-il, "la France n'a jamais vraiment accepté l'indépendance algérienne". Pour lui, elle tente de régler ses comptes avec l'Algérie "en appuyant le Maroc".
Un an plus tard, en février 2008, recevant un diplomate américain, changement de registre. Le président algérien dénonce "le plan d'autonomie" voulu par Rabat à la place du referendum d'autodétermination. Celui-ci n'offre qu'un semblant d'autonomie. Les provinces algériennes en ont d'avantage vis-à-vis d'Alger, soutient M.Bouteflika.
L'administration Bush, "qui apparaissait trop favorable au Maroc. A l'équipe diplomatique du président Obama, le patron des services d'espionnage fait observer qu'il ne serait pas très judicieux d'abandonner ses vrais amis au profit du pétrole".