C'est bien parce qu'il a les pieds dans ses racines que le Maroc s'est volontairement prêté aux propositions des Nations unies et qu'il n'a cessé d'apporter son ferme soutien à leurs instances chargées de trouver une solution au différend bilatéral artificiel relatif au Sahara marocain. Et du soutien, on retient celui du Maroc à l'Algérie dans les années 60. En effet, le Royaume a apporté son soutien inconditionnel et total au mouvement national algérien qui s'opposait à la séparation du Sahara algérien de l'Algérie.
La preuve archivée. En janvier 1961, sous la présidence de feu S.M. Mohammed V, accompagné de feu S.M. Hassan II, alors Prince Héritier, le Maroc a défendu l'intégrité territoriale de l'Algérie à la conférence de Casablanca. Ainsi, lors de la cérémonie d'ouverture, cette rencontre historique, Feu S.M. Mohammed V avait déclaré : « Nous proclamons que l'Algérie a droit à la liberté et à l'indépendance sans condition et dénonçons toute tentative criminelle visant le partage du territoire national algérien ».
Et dans sa résolution sur l'Algérie, la conférence (étaient présents les Présidents Sekou Touré de la Guinée, Nekrumah du Ghana, Modibo Keita du Mali, Jamal Abdel Nasser de l'Egypte et deux représentants de la Tunisie et de la Libye) s'est opposée au partage de l'Algérie et a rejeté toute solution unilatéral et tout statut imposé ou octroyé. Le soutien du Maroc apporté à l'Algérie s'est concrétisé à Ifrane en janvier 1969. En effet, H. Boumédiène a déclaré sa reconnaissance envers le Maroc pour son aide. Un témoin oculaire et non des moindres, A. Bouteflika, alors ministre des affaires étrangères. D'ailleurs, dans son discours à l'occasion du dîner offert par Feu S.M. Hassan II en son honneur, le président Boumédiène avait tenu à réitérer sa position ; il avait souligné que le peuple algérien n'oubliera jamais toutes les charges et toutes les peines que le peuple frère, le Maroc, a endurées avec lui, et il sera toujours reconnaissant pour l'aide et le soutien qu'il a trouvés tant auprès de lui qu'auprès de son Roi et de son gouvernement.
Au lendemain de ce dîner, A. Bouteflika signait avec son homologue le traité d'amitié et de fraternité maroco-algérien. Mais aujourd'hui, la position algérienne est autre. L'on assiste plutôt à la volonté du gouvernement algérien à faire monter les enchères et ce, en associant des ONG espagnoles à leurs visées. En l'espèce, on remarque une nette recrudescence de l'animosité de la part de l'ancienne puissance coloniale à travers le parti populaire espagnol (PP). Certes, les relations n'ont jamais été au beau fixe à un temps donné, cela peut se comprendre. Actuellement, elles sont excellentes mais il y a des limites que Aznar n'ignore certainement pas. Et il serait mal inspiré de penser que la multiplication de ses sorties pourrait contribuer à faire fléchir la détermination du peuple marocain à défendre ses intérêts. Pour ceux qui l'ignorent, la droite espagnole n'a fait que persévérer dans sa politique hostile à la récupération des provinces du sud en l'an 1975 au lendemain des accords de Madrid. Et qu'en est-il aujourd'hui de la position de l'Algérie, non reconnaissante et reniant la Charte de l'UMA ? Autrement, J. Baker, après avoir édifié tout un processus sur la position d'Alger et partant, de ses appétits, s'est rendu compte qu'il ne s'agissait en fait que de la défense d'un hypothétique « peuple sahraoui ». J. Baker, envoyé spécial de Kofi Annan, ex-secrétaire des Nations unies, a claqué la porte en emportant son plan inadéquat avec lui.
Ajoutons à cela que l'Algérie ne manque pas d'imagination dans le domaine subversif. C'est une donnée évidente que l'histoire de la région lui reconnait. Ces manœuvres ont fait leur temps mais il n'en demeure pas moins qu'elles existent encore et vont toujours dans le sens des élucubrations algériennes : brouiller les cartes et cacher leurs responsabilités dans la tension entretenue dans la région. L'Algérie poursuit donc depuis plus de 35 années une logique de guerre froide qu'elle a imposée au Maroc par l'intermédiaire de mercenaires algéro polisariens.
Ajoutons à cela qu'Alger, lorsqu'elle n'attaque pas l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, s'en prend au secrétariat de l'Organisation et lui reproche généralement en des termes extrêmement virulents ? C'est l'art de torpiller toute initiative voire faire dévier toute initiative pouvant porter atteinte aux desseins hégémoniques. Aussi, c'est pitoyable de voir comment les mégalomanes qui s'agacent encore du bon droit du Maroc et qui persistent à vouloir le violenter sur son intégrité territoriale entretiennent dans leurs fantasmes collectifs, le mythe du polisario, le grand canular du XXème siècle. La principale explication de cette dérive se trouve du côté des fonds de commerce qui entretiennent le clientélisme et facilitent la manipulation.
La «prétendue rasd» est un mirage
L'opinion internationale, longtemps fourvoyée par une propagande ravageuse qui a fait perdre jusqu'aux repères censés crédibiliser toute analyse politique est aujourd'hui convaincue que la « prétendue rasd » est un mirage.
La formation de l'Union du Maghreb arabe est composée de cinq Etats et n'a nul besoin d'un état-croupion ; l'Algérie, convaincue, a signé en ce sens en février 1989 à Marrakech. Cette conviction se fonde sur le principe élémentaire de droit international pour qui la souveraineté est une et indivisible, c'est-à-dire qu'elle est intégrale et non partageable. Elle se fonde sur ce théorème maintes fois vérifié dans l'Histoire du monde : l'attachement des populations à leurs droits légitimes relève du droit sacré. La fierté des Sahraouis, en tant que Marocains et leur allégeance au Trône Alaouite, garant de leur unité et de la pérennité de la nation sont justement une expression de la souveraineté.
Latifa Cherkaoui