Charles Saint-Prot, Directeur de l’Observatoire d’Etudes Géopolitiques de Paris, estime dans un entretien accordée à atlasinfo.fr que le Front Polisario constitue l’un des principaux facteurs de déstabilisation et d’insécurité dans la région sahélo-saharienne.
Selon cet expert, Le cas d’ »Omar Sahraoui », qui a reconnu devant le tribunal de Nouakchott être un membre du Polisario et avoir servi de guide aux ravisseurs des otages européens, est particulièrement exemplaire la dérive du Polisario.
Le Sahel est devenue une plaque tournante de toutes sortes de commerces criminels : contrebande (fuel, cigarettes, voitures volées, matières premières), traite humaine (candidats à l’immigration), trafic d’armes et de drogue.
La présence d’un groupe paramilitaire comme le Polisario vient ajouter un risquer supplémentaire d’insécurité dans une région qui est la proie de la grande criminalité et au terrorisme. L’implication de certains membres du Polisario dans les trafics est fort probable compte tenu du fait que les bandes de cette organisation parcourent librement des territoires quasi désertiques des confins algéro-mauritaniens. De fait, le Polisario est en perte de vitesse. Il pourrait devenir une sorte d’électron libre échappant à tout contrôle. Du coup, son évolution pourrait suivre le processus qui a été celui des FARC colombiennes, lesquelles sont passées du marxisme –léninisme au banditisme et au narco-terrorisme. Dans la mesure où tous les trafics liés au grand banditisme sont connecté aux groupes terroristes qui s‘agitent au Sahel Plus inquiétant encore est le fait que tous les trafics liés au grand banditisme sont connecté aux groupes terroristes qui s‘agitent au Sahel, en particulier Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), ex-GSPC, ex-GIA algérien et d’ailleurs tout aussi nébuleux et louche que ces prédécesseurs, il est inévitable que des connexions s’établissent entre le Polisario et AQMI. Il convient de se souvenir des origines du Polisario, ses liens anciens avec les terroristes de l’ETA basque, ses actions terroristes (comme l’attaque d’un bateau espagnol en 1985). Le risque est que le Polisario revienne à son ancienne vocation terroriste. Or, ce risque a trouvé un début de consistance avec l’arrestation en janvier 2004 d’un certain Ould Mohammed Bakhili et de plusieurs autres agents du Polisario qui avaient volé d’énormes quantités d’explosifs et de matériel susceptible de servir à des attentats. Il est indéniable que le Polisario constitue désormais l’un des principaux facteurs de déstabilisation et d’insécurité dans cette partie de l’Afrique.