Depuis quelques mois et malgré l’accord de Tamanrasset, les journaux proches du ministère de la défense et des renseignements militaires s’en prennent aux initiatives mauritaniennes contre AQMI, soit en les tournant en dérision, soit en traitant l’armée mauritanienne d’être satellite de puissances étrangères.
Nous connaissons la glorieuse épopée de la guerre de libération de nos frères algériens, nous leur reconnaissons qu’ils ont été la Mecque des mouvements de libération dans les années 70. Nous leurs reconnaissons beaucoup de courage, puisque nous avons eu à les affronter par Polisario interposé.
Seulement, depuis les années 1990 et la guerre avec le FIS (Front Islamique du Salut) et plus tard le GIA (Groupement Islamique Armé), nous ne reconnaissons plus nos valeureux frères.
On a l’impression que dans les luttes de pouvoir auxquelles nous avons assisté, LE PROBLEME DU TERRORISME, est devenu une équation clé. Si l’armée perd le slogan de lutte contre le terrorisme, elle ne sera la faiseuse de rois et les civils pourront prétendre à une légitimité qu’ils n’ont pas eu l’occasion d’exercer depuis l’indépendance.
Nous respectons et comprenons même la situation de nos frères algériens, mais nous ne pouvons admettre d’eux de porter des jugements ou essayer de nous imposer leur propre vision. Nous avons nos préoccupations propres, notre contexte propre, nos alliances qui ne cadrent pas nécessairement avec les leurs et réciproquement.
Etat souverain, nous avons nos modestes moyens que nous utilisons au mieux de nos intérêts. Les deux petits coups portés à AQMI sont faits par les nôtres avec ces mêmes modestes. Ils nous appartiennent et on n’en est pas peu fiers.
EL AJMI