Un haut cadre du Polisario, de surcroît des services, adhère au Plan d'autonomie proposé - La proposition du Maroc d'accorder une plus large autonomie au Sahara marocain fait mouche. Un haut cadre du mouvement séparatiste, le Front Polisario, invite les Sahraouis à épouser cette proposition.
L'inspecteur général de la Police judiciaire du Front Polisario, Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, apporte son soutien au Plan d'autonomie proposé par le Maroc. Il l'a annoncé au cours de la conférence de presse organisée à Smara, sa ville natale, au Maroc. Où il vient de séjourner durant deux mois dans le cadre d'une visite familiale.
Il a saisi cette opportunité pour inviter les jeunes de sa tribu et d'autres tribus sahraouies à adhérer à son initiative et exprimer sa détermination à défendre, une fois de retour dans les camps de Tindouf, la pertinence de l'initiative d'autonomie. Il est d'avis que «seule la proposition marocaine est susceptible de mettre un terme aux souffrances des séquestrés dans les camps, qui vivent séparés des leurs».
Et Mustapha Salma de faire remarquer : «Durant les deux mois de mon séjour au Maroc, j'ai pu constater, de visu, l'énorme progrès des villes sahariennes, les grands efforts d'urbanisation de la région et l'intégration des Sahraouis dans tous les aspects de la vie quotidienne». Il est convaincu que la meilleure solution possible à la question du Sahara est cette autonomie.
Il exhorte « tous ses frères, notables, Chioukh et jeunes des tribus sahraouies à opter pour une solution définitive au conflit pour le bien de leurs proches familles, prenant en compte toutes les propositions faites dans le cadre des négociations directes. Il lance un appel pour prendre en considération la proposition de large autonomie comme solution de juste milieu, et à laquelle il adhère entièrement, en sollicitant de tous les pays concernés par cette question de contribuer positivement pour aider les Sahraouis à parvenir à une solution sans aucune discrimination à l'égard d'une tribu ou d'une autre ».
Il fait observer que «chaque jour qui passe est une chance de moins pour le développement de la région entière, et un gâchis pour le potentiel nécessaire à la promotion du grand Maghreb. Toutes ces données m'ont poussé à réfléchir sérieusement à une issue honorable pour régler ce conflit. Malheureusement, la population des camps a été formatée pour être exclue de toute prise de décision dans ce sens. Comment pourrait-on sinon expliquer le fait qu'aucun membre de la tribu Labouihat, majoritaire dans les Camps et au Sahara Occidental, n'a pas pris part au processus de négociation sous les auspices de l'ONU ou même a été impliqué dans la sphère décisionnelle du Polisario».
A noter qu'il s'attire la foudre des dirigeants du Polisario pour « avoir dénoncé l'enrichissement de la Direction de ces séparatistes au détriment des populations séquestrées à Tindouf et son accaparement du pouvoir et de l'autorité dans les camps». Cela, en sa qualité de cadre sécuritaire de ce mouvement séparatiste. Lequel lui interdit d'accéder aux camps de Tindouf. Mais cela, dit-il, ne saurait entamer sa détermination à poursuivre son chemin pour retrouver les siens.
Aussi réclame-t-il le droit de pouvoir s'exprimer librement auprès des habitants des camps. L'homme, qui a laissé son épouse et ses quatre enfants à Tindouf, craint à présent pour sa vie. « Ma sécurité personnelle ne dépend pas de moi tout seul, désormais, c'est la responsabilité du monde entier ». Dans ce sens, il a adressé des lettres à toutes les instances internationales de défense des droits de l'Homme, notamment le HCR, l'ONU, le Parlement européen, la Commission européenne, Le HCDH, le FIDH et le Centre Jemy Carterh.
Et de faire aussi valoir : « De ma position et en symbiose avec les attentes de toutes les tribus sahraouies, en mon nom et au nom de ma grande famille, je retire aux dirigeants actuels du Polisario le droit de la représentativité des Sahraouis vis-à-vis des Nations unies et des autres parties au conflit ».
Déterminé à contribuer au règlement de cette question, il «estime qu'il est nécessaire pour toutes les tribus sahraouies de prendre en main le droit de décider en toute liberté et démocratie, deux idéaux, qui nous ont été enlevés par le Polisario et ses leaders tels que Mohamed Abdelaziz, Mohamed Lamine Bouhali, Mhamed Kheddad, El Khali Sid Amed et Bachir Mostapha Sayed».
Freddy Mulumba Kabuayi
Le Potentiel