Des intellectuels marocains ont appelé leurs homologues espagnols à se solidariser avec Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, qui a décidé de retourner dans les camps de Tindouf, pour qu'il puisse exercer son droit à "la libre expression de ses opinions, seule garantie d'un débat libre".
Les signataires de l'Appel, dont des penseurs, des hommes de médias et des défenseurs des droits humains, ont exposé à leurs pairs espagnols le cas de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud qui a été séquestré en 1979 à Smara par le polisario en compagnie des membres de sa famille, rappelant qu'il "assurait une haute fonction au sein du polisario, puisqu'il était l'Inspecteur général" de la police du front.
Ils ont encore rappelé que Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud a rendu, après 31 ans d'absence, visite à son père et à sa famille au Sahara, ajoutant qu'après avoir décidé de rentrer auprès de son épouse et de ses quatre enfants dans les camps de Tindouf, il a donné, au terme de cette visite, une conférence de presse, lors de laquelle il a exprimé "son soutien pour l'initiative marocaine d'autonomie, comme étant une proposition qui mérite une discussion sérieuse, en vue d'une solution qui tienne compte des intérêts de toutes les parties".
Et de relater que sur le chemin du retour par voie terrestre, auprès des siens dans les camps de Tindouf, "il a été informé par un émissaire de la direction du polisario qu'une décision a été prise à son encontre, l'interdisant de retourner à Tindouf et d'expulser auprès de lui sa famille, qui se voit tous les jours terrorisée, menacée et à laquelle le polisario a imposé des restrictions".
De ce fait, les personnalités marocaines ont incité les acteurs de la société civile, les journalistes, les intellectuels et les défenseurs des droits humains en Espagne à se solidariser avec Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, parce que, ont-ils dit, "nous refusons, toujours et avec force, que l'exercice du droit à la liberté d'opinion et d'expression soit source de menaces et d'arrestation pour cause de trahison".
Les signataires soulignent disposer de "suffisamment d'indicateurs qui montrent que la vie de Mustapha Salma est aujourd'hui en danger à cause de son opinion, et que les mêmes risques et menaces pèsent sur sa famille et ses proches, ainsi que sur tous ceux qui défendent le libre débat à l'intérieur et l'extérieur des camps".
L'Appel est signé par Abdallah Hammoudi (anthropologue), Mohamed Larbi El Messari (journaliste), Malika Malek (journaliste), Mohammed Tozi (politologue), Nabil Ayouch (cinéaste), Mohammed El Ayadi (sociologue), Mohammed Sabar (avocat, défenseur des droits de l'Homme) et Khadija Marouazi (universitaire, défenseur des droits de l'Homme).