L'année 2009 aura été une année sombre pour les droits de l'homme en Algérie selon le rapport annuel, publié lundi 13 septembre par l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme.
n effet, et selon le même rapport, la réélection du président Abdelaziz Bouteflika pour un troisième mandat et les événements qui l'avaient accompagnée auront fait partie des nombreuses atteintes aux droits humains comme le souligne le rapport.
« Le 9 avril, le président Algérien Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, a été réélu pour un troisième mandant consécutif après l’adoption 12 novembre 2008 d’une réforme constitutionnelle supprimant la limitation de mandats. Cette élection s’est déroulée dans un climat de surveillance, rendant quasi impossible la contestation, voire l’ouverture, du scrutin. (...) Les autorités algériennes ont interdit à la veille de l’élection présidentielle la diffusion de trois publications françaises, l’Express, Marianne et le Journal de Dimanche, qui critiquaient ces élections » rappelle le rapport.
Le jour du scrutin, selon les rédacteurs du document, « deux journalistes marocain travaillant pour l’hebdomadaire marocain Assahrae El Oubouiya, MM. Hichem El Medraoui et Mahfoud Ait Salah, ont été arrêtés par les autorités algériennes alors qu’ils venaient couvrir les élections présidentielles en Algérie. » Relâchés, ils ont été de nouveau interpellés et leurs passeports confisqués. Il a fallu l’intervention de l’ambassade marocaine pour qu’ils eussent à quitter l’Algérie, note le même rapport.
Concernant la liberté de la presse, le rapport a précisé que « Bien que les journaux privés bénéficient d’un espace plus libre que l’ENTV, chaîne de télévision étatique et unique, les lois répressives sur la presse, la dépendance des journaux vis-à-vis des revenus de la publicité du secteur public et d’autres facteurs limitent leur liberté de critiquer le Gouvernement, l’armée et l’élite politique et économique ». Il a sité la loi adoptée par l’APN en juin 2009: « loi sur les règles particulières de prévention et de lutte contre les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication ». Des dispositions générales qui « laissent craindre » le pire.
Quant aux associations de défenses des droits de l’Homme, le rapport a mentionné plusieurs associations n'ayant pas pu avoir un statut légal comme c'est le cas des associations de familles de disparus, à l’exemple de SOS disparu (e)s et de l’Association Michâal des enfants de disparus de Jijel.
L'Observatoire a mentionné aussi les interdictions qui violent « l’article 19 de la constitution qui garantie de liberté de réunion pacifique. » et ce en interdisant plusieurs réunions et rencontres sur les droits de l'Homme; mais aussi les intimidations subies par plusieurs militants des droits de l'Homme comme Kamel Eddine Fekhar, militant de la LADDH, arrêté le 15 juin 2009, par des agents des services de sécurité de Ghardaïa et accusé à tort de « destruction de bien public et incendie volontaire sur fourgon de police ».
Le rapport n'a pas omis de rappeler les atteintes et les harcèlements judiciaires à l'encontre des journalistes, des syndicalistes et des défenseurs qui dénoncent la corruption.
Le rapport aura, en effet, mis au clair les atteintes aux libertés et aux droits humains qui ont marqué et qui marquent encore la politique algérienne.