Confrontés à la liberté d’expression comme acte de liberté, le pouvoir autoritaire en Algérie a toujours voulu asseoir sa légitimité par la censure et éliminer tout ce qui pouvait le menacer. De ce point de vue, le censeur se devait toujours d’être plus rapide que la plume qu’il censurait.
La tâche était assez facile à l’époque de l’impression ; elle l’est beaucoup moins aujourd’hui grâce à la révolution des temps modernes : Internet et plus particulièrement les blogs ont fait de la censure le cauchemar du censeur. Fini le temps des quotidiens saisis avant leur vente ou l’impression des livres frappée du sceau de l’interdiction. Sur les blogs ou les e mails, le mot aujourd’hui est moins coûteux et –surtout- plus rapide dans sa diffusion.
Comme nous l’avons déjà développé sur notre site, le DRS s’est doté d’un système de surveillance web, utilisé officiellement pour traquer les hackers et les actes de cybercriminalité... mais officieusement, ils ont mis en place ce système pour pourchasser les acteurs de la société civile, les intellectuels, les militants des droits de l’homme, les organisations syndicales autonomes, les blogueurs opposants au régime… enfin tout ce qui est considéré comme une menace à leur survie ! À leur pouvoir ! Ce système est contrôle par le Groupement de Contrôle des Réseaux (GCR) de Dely Ibrahim.
C’est comme si l’internet algérien se porte déjà mieux et que les internautes sont satisfaits du débit fourni par les fournisseurs d’accès à internet en Algérie et c’est comme si tout allait bien déjà, les décideurs nous annoncent un autre entonnoir pour faire la queue, pièce d’identité numérique à la main et liste des sites visités en gage de bonne conduite sur internet. Il ne manque que le permis à points virtuel, une fois tous les point épuisés et infractions multipliées, on nous retire le permis d’une liberté éphémère, celle de surfer avec sa planche sur le réseau des réseaux.
L'Eepad, le seul Fai ADSL privé en Algérie est mort, Algérie Télécom est seul Fai sur la piste, pourra courir à 10Kms/h ou à 100 Kms/h ça ne changera rien. Je crains que la mise à mort lente de l’Eepad n’est que le signe avant-coureur et un tournant dans l’histoire de l’internet de l’Algérie de 2010.
Le terrorisme a servi de prétexte au pouvoir maffieux pour museler les Algériens, revenir aux années de plomb et empêcher toute voix contradictoire de s’exprimer ou de s’opposer à ses méthodes de gouvernement. Il est donc aussi capable de promulguer d’autres lois scélérates pour emprisonner définitivement les élites intellectuelles et avides de connaissances, et pour les empêcher de faire entendre leurs voix à travers Internet.
Si la chose se confirme, les décideurs auront démontré la fragilité de la gouvernance dans ce pays.
Ce qu’il faut, ce n’est pas la censure ou autre stratagème tendant progressivement à canaliser l’information au seul bénéfice du pouvoir mais des hommes matures,intransigeants, avec des hommes de loi irréprochables, en cas d’infraction dans le genre incriminé.
Ce qu’il faut, ce n’est pas la censure ou autre stratagème tendant progressivement à canaliser l’information au seul bénéfice du pouvoir mais des hommes matures,intransigeants, avec des hommes de loi irréprochables, en cas d’infraction dans le genre incriminé.
Près de quatre millions d'algériens naviguent sur internet, que ce soit par le biais des quelque cinq mille cybercafés que compte le pays ou par leurs propres moyens, Et pour couronner le tout voilà qu'ils nous propose de surfer sur un navigateur fait sur mesure pour le système en place en Algérie, et ont décidé de distribuer 100 000 CD d’installation via différents supports dont la presse spécialisée. Il sera également possible de le tester dans les cybercafés où BladiExplorer car c'est comme ça qu'il s'appelle, sera à la disposition des utilisateurs. Les constructeurs locaux de PC ont décidé, pour leur part, d’accorder leur confiance à ce nouveau navigateur qui sera désormais installé sur toutes les machines.