Lundi 26 Avril 2010 -- Amnesty international (AI) est "préoccupée" par l'agression de plusieurs femmes à Hassi Messaoud et a appelé l'Algérie à ouvrir une enquête pour punir les auteurs, dans une déclaration publiée dimanche par son bureau régional à Rabat.
"Les autorités algériennes doivent de tout urgence prendre des mesures pour enquêter (...) et traduire en justice les responsables présumés de ces agressions contre des femmes", a indiqué l'organisation de défense des droits de l'Homme, dont le siège est à Londres. AI ajoute qu'au cours des "deux derniers mois (...) des femmes de Hassi Messaoud (une riche région pétrolière à 627 km au sud-est d'Alger, ndlr) ont été la cible d'attaques de groupes de jeunes hommes non identifiés".
Selon l'ONG, "il semblerait que ces attaques aient été motivées par le fait que les responsables de l'application des lois n'assurent pas de façon efficace la protection des victimes et ne poursuivent pas les auteurs des faits". AI a en outre appelé les autorités algériennes à se conformer aux "normes internationales du droit relatif aux droits humains pour combattre la violence à l'égard des femmes". "Les attaquants ont agressé physiquement certaines femmes notamment avec des couteaux et leur ont dérobé leurs téléphones mobiles et des bijoux", a ajouté AI, selon laquelle "certaines victimes auraient été dévêtues de force, injuriées et traitées de +prostituées+." "Certaines des victimes auraient subi des violences sexuelles", a-t-elle déploré.
AI est notamment préoccupée par "le fait que les autorités algériennes n'ont toujours pas pris de dispositions concrètes pour mettre en oeuvre la recommandation du Comité (international) des droits de l'Homme sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes y compris (...) dans la famille". Un collectif de solidarité créé dimanche par des ONG algériennes a pour sa part affirmé que les femmes de Hassi Messaoud "ont été lynchées, battues, volées, violentées". Ces associations ont également rappelé de graves incidents survenus en juillet 2001 lorsque des femmes vivant seules dans le bidonville d'El Haïcha d'Hassi Messaoud avaient été violemment agressées par des groupes d'hommes.