L’aventure commence en 1962 au bord de la Mer Noire dans le plus grand chantier naval, Varna en Bulgarie. Construit pour la flotte russe, Aji-Petri est le cinquième d’une série de 12 navires. Les «Sister Ships» sont destinés à transporter fret et passagers entre des ports aux noms évocateurs: Odessa, Yalta, Sébastopol, Istanbul, entre Mers d’Azov et de Crimée.
Aji-Petri avait à son bord 102 passagers en cabine, 110 sur le pont et 46 membres d’équipage. Son faible tirant d’eau de 3 m et sa coque profilée en faisait un moyen de transport idéal pour l’époque. Il aurait pu toujours en être ainsi...
En 1970, la tension politique mondiale fait des «Sister Ships» des bateaux très particuliers. Durant la guerre froide, l’URSS retire progressivement sa flotte des lignes à passagers de la Mer Noire pour l’utiliser à des fins stratégiques au service de divers ministères. Aji-Petri devient un bateau de recherche et fait parti de la prestigieuse flotte orientale de l'académie des sciences de l'URSS[1].
Aji-Petri est envoyé dans l’Océan Atlantique Nord pour tenir le rôle de relais radio auprès de l’Organisme Mondiale de la Télécommunication et, officieusement, pratique aussi des écoutes secrètes pour son pays. Avec la conquête de l’espace de l’Union Soviétique, l’implication des «Sister Ships » est telle, qu’une série de timbres est imprimée pour les glorifier. Ils rentrent dans l’épopée héroïque de toute une nation...
A la chute de l’URSS, Aji-Petri est cédé à une compagnie de navigation bulgare et reprend sa fonction initiale entre Yalta et Istanbul.