Le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA) a saisi les rapporteurs spéciaux des Nations unies et de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, suite à l’interdiction de quitter le territoire imposée aux militants des droits de l’homme en Algérie afin de participer au Forum social mondial à Tunis.
Hacène Ferhati, membre de l’association SOS Disparus, fait partie d’une délégation de militants des droits humains qui a été empêchée de se rendre en Tunisie. «Hacène Ferhati a tenté à plusieurs reprises de se rendre au Forum social mondial, une nouvelle fois par voie terrestre au poste de Souk Ahras et deux fois à l’aéroport international d’Alger d’où il a voulu prendre un avion pour Tunis. A chaque fois, M. Ferhati a été refoulé par la police des frontières, sans qu’une explication valable ne lui ait été fournie», selon la déclaration du CFDA rendu publique hier.Le Front des forces socialistes (FFS), dont des députés assistent aux travaux du Forum social mondial, avait lui aussi dénoncé, du fait de cette interdiction, «cette nouvelle atteinte flagrante et inadmissible à la liberté de circulation». Les députés du FFS, qui se sont opposés au niveau de l’aéroport à l’interdiction dont a été victime Hacène Ferhati, ont estimé dans un communiqué que face au FSM, «un événement qui fait honneur au Maghreb, les autorités de notre pays se sont d’ores et déjà distinguées par une attitude d’un autre âge, en interdisant à des dizaines de jeunes Algériennes et Algériens la possibilité de se joindre à ce ‘’Forum de la dignité’’».
Nos organisations déplorent cette violation de la liberté de circulation de syndicalistes autonomes et défenseurs de droits de l’Homme algériens qui a pour but d’isoler et d’affaiblir la société civile algérienne. Nos organisations appellent donc les autorités algériennes à :
Lever immédiatement l’interdiction de quitter le territoire et ainsi permettre à la délégation algérienne de se rendre en Tunisie pour participer au Forum Social Mondial ; Garantir les libertés de circulation, de réunion et d’association en conformité avec les dispositions de la constitution algérienne et du Pacte international pour les Droits civils et politiques (PIDCP), ratifié par l’Algérie.
ORGANISATION SIGNATAIRES
Le Collectif des familles des disparu(e)s en Algérie (CFDA), SOS Disparu(e)s, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme (REMDH), l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH), le Syndicat National Autonome du Personnel de l’Administration Publique (SNAPAP), le Réseau d’Avocats pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDH) et l’association Agir pour le Changement Démocratique en Algérie (ACDA).