Aux tergiversations algériennes s'ajoutent des comportements de blocage.
Le dossier du Sahara marocain a toujours représenté un enjeu de politique intérieure en Algérie. Néanmoins, en proie à des difficultés d'ordre interne (la non-réconciliation et la question kabyle), Alger ne souhaite pas s'engager dans un conflit direct avec Rabat.Et bien que le monde actuel ne corresponde plus exactement à la vision 1999 de Bouteflika, président algérien, il n'en reste pas moins qu'il existe aujourd'hui un consensus international qui détermine fortement la position de l'Algérie dans le différend relatif au Sahara marocain. Un hégémonisme qui fait obstacle majeur au dialogue sanctionnant ainsi le progrès de la démocratie dans la région maghrébine. Emmagasinant une importante charge de violence verbale dans les coulisses des instances tant onusiennes qu'européennes, c'est une machine de guerre diplomatique qui est mise en place par le gouvernement algérien sous la houlette du locataire d'Al Mouradia, via le DRS.
La gesticulation diplomatique consiste donc à agiter le spectre sahraoui à des fins politiques d'ordre interne et de repositionnement sur la scène régionale et internationale. Autrement dit, pour les gradés et les services algériens, le Maroc représente une pièce maîtresse dans le rapport de force interne au pouvoir d'Alger.
D'autant plus qu'il est certain qu'en matière de politique, il suffit d'exercer l'influence pour garder le pouvoir en se contentant de gérer aussi bien que possible les spasmes intermittents de l'opinion. Dans ce contexte, l'on se trouve dans un schéma schizophrène avec sa quête de fausse intégration de l'Etat dans une union maghrébine qui, d'une part légifère sur quelques options « démocratiques » pour séduire l'Oncle Sam et les Européens en présentant un visage qui n'est pas le sien, et d'autre part reste dirigée par un régime militariste bafouant les droits de l'Homme, opprimant les Kabyles et séquestrant des Marocains et autres dans un no man's land, transformant son histoire, s'obstinant dans sa négation refusant que Oued-Dahab –Lagouira est bien une région marocaine. Pour ce faire, le pouvoir algérien instrumentalise un mouvement créé dans ses fourgons, le polisario.
Quant à la contradiction entre les proclamations de foi unitaire, tel l'exemple du dernier message de Bouteflika adressé à S.M. Mohammed VI à l'occasion de la fête du Trône, celle-ci trouve ses racines dans le monde autoritaire de légitimation de pouvoir à tel point qu'il devient évident que la résolution du différend bilatéral dépasse le cadre du simple processus de décolonisation dans lequel il a été enfermé par les différentes résolutions onusiennes, à la demande d'ailleurs du Maroc. Il serait également cohérent de rappeler que la position algérienne est fortement soutenue par des pays sous dépendance énergétique ou à faible PIB. Une dépendance énergétique comme échange fonctionnel entre pouvoir, relations bilatérales et pourboires. Cette logique est très palpable au vu des réactions de certains diplomates étrangers non au fait de l'histoire contemporaine, préférant s'assurer au passage une bonne retraite en contrepartie d'un texte à lire à la 4e Commission des Nations unies. Un lien peut être fait à ce niveau lors des interventions qui rappellent que le « soutien » algérien au polisario est entré dans le cadre de l'idéologie développée par le mouvement des non-alignés. Ceci dit, l'aide algérienne (des raisons stratégiques) comprend deux volets : militaire (cession d'équipements, formation militaire), politique (représentation dans les instances internationales). Soit.
Les tenants de l'ordre international feront remarquer que si l'opinion mondiale voulait vraiment changer le cours des choses, elle le pourrait. Il lui suffirait de voter en majorité pour ceux qui le lui proposent. Le Maroc a proposé et l'argument a une force évidente : l'Histoire, la Cour international de justice, le traité de Madrid, validé par l'ONU…Il est clair que le combat algérien contre le Maroc et l'Union maghrébine arabe, ne procédant pas du sympathique patriotisme arabo-musulman, va à rebours du continent africain. En tout état de cause, sachant que les vraies décisions échappant au forum public, le locataire d'Al Mouradia et consorts peuvent s'agiter sans dommage en cette période où l'Algérie est en train de penser à l'après-pétrole (pour le gaz, l'échéance est 2017).
Ce qui obligerait Alger à repenser ses stratégies. Sur ce plan, il s'ensuit que tant qu'elle jouera le rôle de déstabilisateur dans la région, elle ne pourra ni adhérer à l'OMC, ni s'intégrer dans les systèmes d'échanges nord-sud. Quant au Royaume du Maroc, l'une de ses priorités les plus impératives de l'action diplomatique a résidé dans une meilleure coordination des efforts entre les différents cadres de la coopération bilatérale et multilatérale, en vue de favoriser cette intégration de l'économie nationale dans les divers espaces et ensembles économiques et régionaux et internationaux. « Le renforcement de la position du Maroc et de son rayonnement régional et international passe par une synergie accrue entre les politiques intérieures et extérieures. Il exige également de continuer à mener une action diplomatique à même de conforter l'ouverture de notre pays sur son environnement et de préserver ses intérêts supérieurs » a souligné S.M. le Roi
Mohammed VI lors de son discours célébrant le 11ème anniversaire de son accession au Trône.