L'affaire est surprenante. Pourquoi Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, inspecteur général de la sûreté du Front Polisario, a-t-il, le 30 août, quitté le Maroc, où il se trouvait depuis trois mois, pour aller défendre le plan d'autonomie marocain dans les camps de Tindouf ?
À l'heure actuelle, Ould Mouloud n'a pas démissionné de son poste d'inspecteur. Il refuse d'être considéré comme un rallié au Maroc et se considère toujours comme un membre du Polisario. Pour l'heure, il réclame seulement le droit de pouvoir s'exprimer librement auprès des habitants des camps. L'homme, qui a laissé son épouse et ses quatre enfants à Tindouf, craint à présent pour sa vie. « Ma sécurité personnelle ne dépend plus de moi tout seul, désormais c'est la responsabilité du monde entier. »
Ancien chef de la police sahraouie, M. Ould Sidi Mouloud avait été arrêté le 21 septembre sous l'accusation d'espionnage au profit du Maroc, selon le Front Polisario, qui avait annoncé le 6 octobre sa libération prochaine, « à la demande des organisations internationales des droits de l'homme ».
En août, lors d'une conférence de presse, M. Ould Sidi Mouloud, ex-membre de la direction générale du Front Polisario, avait exprimé sa volonté de sensibiliser les populations sahraouies des camps de Tindouf (sud-ouest de l'Algérie) au projet d'autonomie proposé par le Maroc.